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ANIMATEUR

Un métier en mal de reconnaissance

24 novembre 2017 | Mise à jour le 24 novembre 2017
Par | Photo(s) : Thierry Nectoux
Un métier en mal de reconnaissance

Malik Ghersa, responsable du collectif animation pour la Fédération CGT des services publics aux Assises de l'Animation à Montreuil, le 23 novembre 2017.

À l'occasion des assises de l'animation dans la fonction publique organisées le 23 novembre au siège de la CGT à Montreuil, Malik Ghersa, responsable du collectif animation pour la Fédération CGT des services publics, évoque les conditions de travail et les freins auxquels sont confrontés les animateurs ainsi que les évolutions nécessaires pour que cette filière, qui a 20 ans cette année, gagne en reconnaissance.
Pourquoi qualifiez-vous la filière animation dans la fonction publique de filière inachevée » ?  

La filière qui emploie 113 396 agents de la fonction publique territoriale (Chiffres du Centre national de la fonction publique territoriale) pour 400 000 dans le privé, souffre de plusieurs maux dont la précarité qui touche 40 % des animateurs qui sont contractuels ou vacataires. Les conditions de travail sont également souvent mauvaises et les freins sur le déroulement de carrière nombreux. D'autre part, mal identifié, le métier manque de reconnaissance. Généralement, quand on parle d'animateurs on pense à un jeune titulaire d'un BAFA, qui garde des enfants dans un centre de loisirs. Or, la mission des animateurs territoriaux est beaucoup plus vaste. Ils interviennent également auprès des jeunes, des familles, des seniors, mais également dans le cadre de l'insertion professionnelle, la cohésion sociale, l'éducation, des politiques de la ville. Ils sont plus généralement au service d'un projet de cohésion sociale et d'émancipation citoyenne.

Quels sont les enjeux actuels ?

On va assister à la plus grande vague de licenciements jamais observée dans la fonction publique territoriale : 25 à 30 000 postes vont être supprimés. Cela a débuté par la suppression des contrats aidés et cela va continuer. Par exemple, pour remplacer les contrats aidés, la ville du Havre a notamment eu recours à de jeunes bénévoles en service civique qui travaillent sur leur projet de vie et ne sont ni stagiaires ni salariés. À Montpellier — où le taux d'encadrement dans les cantines scolaires est de 1 adulte pour 40 enfants —, les cantines ont fait grève pour réclamer un taux d'encadrement digne de ce nom, ce qui correspond parfaitement à nos revendications. Il convient aussi de permettre aux agents d'avoir un déroulement de carrière linéaire ainsi qu'une réelle reconnaissance des diplômes professionnels. Cela nécessite d'avoir accès à une formation tout au long de la vie, mais aussi de réfléchir sur les conditions de mobilité vers les autres filières pour que cette profession soit véritablement reconnue.

Quelles revendications porte la Fédération CGT des services publics ?

Nous demandons la titularisation de tous les CDD, CDI et vacataires et une reconnaissance statutaire des qualifications. L'animation est aussi la seule filière de la fonction publique qui, malgré les formations professionnelles et universitaires allant du niveau de qualification IV au niveau I, n'a pas de cadre d'emploi de catégorie A. Du coup, il y a des « faisant fonction de » comme, par exemple, des adjoints d'animation qui sont directeurs d'accueil de centre de loisirs sans avoir le traitement et la qualification qui vont avec. Nous demandons donc la création d'une véritable catégorie A pour les animateurs, ainsi qu'une meilleure reconnaissance de leur utilité sociale. Nous souhaitons également que les agents territoriaux puissent obtenir l'autorisation de leur employeur de suivre des formations de la CSFPT tout au long de leur carrière, et la mise en place d'un plan de formation par collectivité favorisant la reconnaissance de l'expérience professionnelle. Nous souhaitons aussi un retour à un taux d'encadrement homogène sur l'ensemble des temps périscolaires et extrascolaires, ce qui n'est plus le cas depuis la réforme des rythmes scolaires. Ainsi, depuis le décret d'août 2013, il n'y a plus que 2 encadrants pour 28 enfants de 3 ans contre 4 auparavant. Nous voulons également  que les agents soient systématiquement remplacés en cas de congés et que les tâches consacrées à l'organisation et la conception des activités soient systématiquement intégrées dans le temps de travail légal, ce qui n'est pas le cas partout.