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CES

Le syndicalisme européen face à de nouveaux défis

25 septembre 2015 | Mise à jour le 2 mars 2017
Par | Photo(s) : Bapoushoo
Le syndicalisme européen face à de nouveaux défis

Le congrès de la confédération européenne des syndicats (CES) s'ouvre ce mardi à Paris, alors que les peuples européens font face à plusieurs crises graves. Ensemble, CGT, CFDT, FO, CFTC et UNSA, membres de la CES, donnaient hier une conférence de presse revenant sur les enjeux du congrès, avec Bernadette Ségol, secrétaire générale sortante.

Alors que le treizième congrès de la confédération européenne des syndicats (CES) entame ses travaux ce mardi, à Paris, à la Mutualité, c'est ensemble que les premiers responsables des cinq organisations membres françaises, CGT, CFDT, FO, CFTC et UNSA, participaient jeudi 24 octobre, à Montreuil, au siège de la CGT, à une conférence de presse avec Bernadette Ségol, secrétaire générale sortante de la CES.

L'enjeu de ce congrès n'est pas mince, tandis qu'il s'agit, face aux politiques d'austérité et aux réformes structurelles imposées aux peuples européens, de renforcer pour le monde du travail les moyens de se faire entendre et de résister au dumping social et à la mise en concurrence de tous contre tous.

DUMPING SOCIAL, RÉFUGIÉS : L'URGENCE D'UN PLAN D'INVESTISSEMENT

Plusieurs crises minent l'Europe, a rappelé hier Bernadette Ségol. Une crise économique, d'abord, qui sévit depuis plusieurs années au détriment de l'emploi, singulièrement de l'emploi des jeunes, affectant gravement la cohésion sociale. Précarité, précarisation, montée des inégalités partout en Europe, dumping social pesant sur les salaires, les conditions de travail, la protection sociale, les services publics… on est loin des objectifs de prospérité affichés par le projet européen.

L'Europe doit faire face également, a-t-elle rappelé, à une crise sans précédent avec l'afflux de réfugiés en quête d'accueil, auquel il s'agit de répondre. Ce devrait être du reste l'un des thèmes majeurs de débat du congrès. De même que les objectifs de développement durable, avec, là aussi, la nécessité d'emplois décents, une question à l'ordre du jour à la veille de la COP 21.
Ces crises, précise encore l'actuelle secrétaire générale de la confédération européenne, ne sont pas sans lien les unes avec les autres, bien au contraire. Elles mettent en lumière la nécessité d'un véritable plan d'investissement tel que le réclament la CES et ses organisations membres. Il faut investir, insiste Bernadette Ségol, pour sortir du chômage endémique qui rend en outre les Européens de plus en plus sceptiques quant à leur avenir commun.

POUR UN TRIPLE A SOCIAL

Au-delà, il s'agit d'inverser les priorités européennes, puisque aujourd'hui, ce sont les objectifs budgétaires et économiques qui priment sur les droits sociaux. Si Jean-Claude Juncker a annoncé un plan social, la CES jugera aux actes, pour que le triple A de l'Europe soit un triple A social.
C'est tout le sens du « Manifeste de Paris » que le congrès devrait mettre en débat et adopter, le cas échéant, pour la promotion de la justice sociale, des emplois décents, de qualité, le respect des droits des travailleurs, un socle de normes sociales ambitieuses, le revenu minimum, un impôt, lui aussi ambitieux, sur les sociétés…

UNE EUROPE DE LA JUSTICE SOCIALE

Une Europe de la justice et des droits sociaux, c'est en clair ce que réclame l'ensemble des organisations. Pour Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, il s'agit d'aller vers plus d'Europe et plus de justice sociale. Il a ainsi rappelé les menaces pesant sur le droit de grève au Royaume-Uni et en Allemagne. À l’instar Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, il a sollicité un meilleur « dialogue social ».

AUTANT D'ENJEUX DU CONGRÈS…

Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a lui aussi insisté sur la priorité que constitue la situation dramatique des réfugiés et les exigences à porter sur ce point, qu'il s'agisse de la guerre ou d'enjeux économiques.

Revenant sur la crise économique, il a également rappelé que les débats qui traversent le syndicalisme européen et sont portés au congrès de la CES sont aussi ceux de la CGT, dès lors qu'il s'agit de donner une meilleure visibilité aux attentes et revendications des salariés, comme aux alternatives face à la crise, qu'il s'agisse des salaires, du temps de travail, de la place de l'industrie en Europe, des services publics…

Autant de questions que le congrès aura à débattre, comme un nouveau mandat pour la future direction de la confédération européenne et l'ensemble du syndicalisme européen.