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Le travail dominical, mais surtout les salaires

9 avril 2015 | Mise à jour le 13 mars 2017
Par | Photo(s) : DR
Le travail dominical, mais surtout les salaires

L'enseigne de parfumerie Sephora a fait les gros titres des derniers mois sur la question épineuse du travail dominical, pourtant, c'est le problème des salaires qui semble gêner le plus les employés. Reçue dans les jours précédents la journée nationale unitaire de grève et de manifestation du 9 avril, la négociation annuelle obligatoire (NAO), chez Sephora, a déçu.

«Ça tombe bien cette grève, parce qu'on vient d'avoir les augmentations NAO», explique Jenny Urbina, secrétaire fédérale CGT commerce et services, elle-même employée du parfumeur. Déçus par leur renégociation, les salariés «sont très en colère». Si une grande partie des salariés du parfumeur «rentre avec le Smic», l'accord NAO prévoit que passé trois mois d’ancienneté, les salariés ne peuvent toucher moins de 1500 euros brut. Mais «qui peut vivre avec 1500 euros bruts par mois?» demande Jenny. Surtout à considérer le prix moyen du loyer en agglomération parisienne, qui s'élève, selon l'OLAP, l'observatoire des loyers en agglomération parisienne, à 934 euros par mois pour environ 30 m2. «On en a marre des cacahuètes», souligne Jenny avec humour en expliquant le slogan qu'elle utilisera lors de la manifestation du 9 avril, «elles font grossir mais ne nourrissent pas».

AUGMENTATIONS DE LA CHARGE DE TRAVAIL, MAIS PAS DES SALAIRES

Un salaire, qui plus est, qui doit être mis en parallèle avec l'évolution des missions des salariés. De nouvelles procédure, comme le traitement, en magasin, des commandes passées sur Internet viennent alourdir la charge de travail des employés. «Le problème, c'est que pour préparer toutes ces commandes-là, explique Jenny, ça représente du travail, et ce n'est pas pour autant que la société va embaucher.» «Et le pompon, c'est que le chiffre d'affaires lié à ces commandes sur Internet, ça ne va pas aller sur le compte du magasin pendant l'année 2015 […] ça ne peut même pas compter pour l’intéressement, les primes, etc. Alors, c'est trop.»
Nous avons tenté de joindre la direction de Sephora pour plus de précision sans succès.

LA QUESTION DES HORAIRES DE TRAVAIL

Alors que la question du travail de nuit semblait avoir été tranchée par le Conseil constitutionnel –qui estimait, dans une décision de septembre dernier, que «le travail de nuit ne peut pas être le mode d'organisation normal au sein d'une entreprise», –, la définition même de la notion de «travail de nuit» pourrait être revue par la loi Macron. Actuellement, le «travail de nuit» se définit comme le travail effectué entre 21 heures et 6 heures. Mais en créant la notion de «soirée» dans les zones touristiques – une tranche horaire allant de 21 heures à minuit, durant laquelle, en cas d'accord collectif, les salariés «volontaires» pourront travailler – le projet de loi pourrait rendre poreuse l'interdiction du travail nocturne. «Rien ne justifie d'ouvrir si tard, s'insurge Jenny, le chiffre d'affaires réalisé dans cette tranche horaire, en réalité, a été récupéré dans la journée».

Idem pour le travail dominical. Actuellement, les commerces sont autorisés à ouvrir cinq dimanches par an. Le projet de loi Macron prévoit d'élargir cette autorisation à douze dimanches par an, pour tous les commerces, et tous les dimanches dans les grandes gares et les «zones touristiques». Le gouvernement le précise sur son site Internet, «Pas d'accord, pas d'ouverture». Mais pour Jenny, le concept de volontariat, prévu par le projet de loi, est un leurre. «quand le magasin des Champs-Élysées ouvrait la nuit, il n'y avait pas de volontariat du tout, les plannings étaient affichés».

Autant de raisons pour que les salariés de Sephora se joignent aux différents cortèges du 9 avril. «C'est le bon moment, pour qu'ils sortent dans la rue, conclut Jenny, on va acheter la banderole, on va vraiment organiser tout ça pour que le 9 les salariés Sephora soient derrière une banderole CGT-Sephora».

 

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