Arkema : Le lock-out patronal, déjoué par la CGT
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En janvier dernier, Manuel Valls a annoncé que la loi sur l'adaptation de la société au vieillissement (loi sur l'autonomie des personnes âgées) serait reportée à 2016. «Inacceptable! » pour l'intersyndicale et les associations de retraités qui appellent à manifester aujourd'hui. «Depuis plusieurs années, les retraités imposables contribuent à hauteur de 0,3% à la CASA (contribution additionnelle de solidarité pour l'autonomie), explique François Thiery-Cherrier, secrétaire général de l'union des retraités CGT. D'une part, cet argent n'est pas redistribué aux retraités, ce qui constitue une sorte de hold-up, d'autre part, ce énième report de la loi signifie qu'il n'y aura pas de loi en raison de la proximité de 2016 avec l'élection présidentielle. »
Depuis sa création en 2013, la CASA représente 1 milliard d'euros, «soustrait au financement de l'autonomie alors que les Ehpad (établissement d'hébergement pour les personnes âgées) et les services à domicile souffrent de manque de personnel qualifié faute de financement suffisant», estiment l'intersyndicale et les associations dans leur communiqué. Outre la volonté de voir «l'accueil en établissement intégré dans la loi», elles exigent «la prise en charge de la perte d'autonomie par la Sécurité sociale». Cela à l'heure même où certains, jusqu'au gouvernement, voient déjà dans la perte d'autonomie, c'est-à-dire le «risque dépendance», un champ d'innovation, voire un nouveau marché, profitables, baptisé «silver économie» – l'économie au service des personnes âgées…
Une explication aux retards de la loi?
D'autres questions, jugées tout aussi «inacceptables» que les «reports successifs de la mise en œuvre de la loi sur l'adaptation de la société au vieillissement», figurent dans les revendications: le fait que «l'accès aux soins devienne de plus en plus difficile» (manque de médecins et dépassements d'honoraires, «désengagement de la Sécurité sociale provoquant l'augmentation des complémentaires santé», etc.); la baisse du pouvoir d'achat – l'absence de revalorisation des pensions depuis le 1er avril 2013 provoque de plus en plus le retour au travail de certains d'entre eux et conduit 10% d'entre eux en dessous du seuil de pauvreté, tout particulièrement des femmes. Sur ce point, l'intersyndicale et les associations demandent notamment un rattrapage de 300€ par mois pour tous les retraités; la revalorisation des pensions au 1er janvier et l'indexation sur le salaire moyen; le rétablissement de la demi-part part pour le calcul de l'impôt sur le revenu; l'exonération fiscale des majorations familiales pour les retraités ayant eu trois enfants.
Non seulement, parmi les retraités les plus mal lotis, se trouvent une majorité de femmes mais la négociation sur les retraites complémentaires ARRCO et AGIRC, qui reprend le 20 mars, place une épée de Damoclès au-dessus de leurs retraites. Les femmes représentent en effet 92% des bénéficiaires des pensions de réversion; or, le patronat entend profiter de cette nouvelle phase de négociation pour en demander la réduction drastique. Et le gouvernement pourrait bien s'appuyer sur le patronat pour «remettre en cause l'ensemble des pensions de réversion», s'inquiète l'intersyndicale qui, elle, réclame leur relèvement à 75% de la retraite initiale.
Les 3 juin et 30 septembre 2014, plusieurs dizaines de milliers de retraités en colère avaient manifesté dans l'unité. Aujourd'hui près d'une centaine de manifestations sont attendues sur tout le territoire rejointes, pour quelques-unes, par la CFDT qui, au plan national, a refusé de participer à l'appel de l'intersyndicale. Au fil des mois, l'unité de l'intersyndicale s'affirme: «C'est une force, même si, pour l'instant, elle n'a pas donné de résultats tangibles, reconnaît François Thiery-Cherrier, mais elle oblige le gouvernement à entendre les retraités.»
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