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RETRAITES

Les retraités, et futurs retraités, en colère

9 avril 2015 | Mise à jour le 13 mars 2017
Par | Photo(s) : DR
Les retraités, et futurs retraités, en colère

Ils avaient déjà manifesté en mars. Ils sont dans les cortèges le 9 avril. Les retraités demandent que soient réévalués leur point d'indice, utilisé dans le calcul de leur pension, mais pas seulement.

Parmi les sujets qui poussent les manifestants à rejoindre la journée unitaire d'action, il en est un qui touche, par définition, tous les Français : la retraite.

Qu'ils soient retraités actuels ou futurs, les Français sont tous concernés par l'évolution du point de retraite. Or depuis deux ans, celui-ci n'a pas été réévalué.

«Depuis le 1er avril 2013, on n'a eu aucune augmentation», déplore Robert Scuttenaire, ancien employé de Rhône-Poulenc, aujourd'hui à la retraite et militant CGT en Picardie. Et d'après les propositions du Medef, «on pourrait très bien rester au même point pendant encore trois ans!»

Une absence de réévaluation qui finit par se ressentir au niveau du pouvoir d'achat. Alors que selon les syndicats, 10% des retraités en France vivent sous le seuil de pauvreté – à savoir 987 euros par mois – de plus en plus de retraités entre 60 et 69 ans (7% en 2012) sont contraints d'exercer un emploi pour boucler leurs fins de mois.

«Quand on n'augmente pas la valeur du point pendant deux ans – mais ils veulent faire cinq ans – ça veut dire que les personnes qui vont partir à la retraite dans quelques années auront toujours un point de retraite qui n'aura pas été augmenté pendant beaucoup d'années, s'insurge Robert, donc c'est la baisse de la retraite.»

RETRAITES COMPLÉMENTAIRES

Outre les règles du régime général, les négociations en cours du régime des retraites complémentaires Agirc et Arrco inquiètent également les retraités mais aussi les actifs.

«Il est extrêmement important pour les cadres de défendre l'avenir des retraites complémentaires Agirc», explique Sophie Binet, secrétaire générale adjointe de l'UGICT, celles-ci «représentent au minimum 50 % de leur retraite». En effet, toujours selon Sophie, «le Medef organise le déficit des caisses de retraite pour pouvoir mieux organiser un recul des droits».

Plusieurs propositions des syndicats d'employeurs scandalisent Robert Scuttenaire. «Ils veulent différencier les systèmes de retraite du régime général du système de retraite complémentaire», explique-t-il et ainsi pouvoir déclencher le taux plein des retraites complémentaires plus tard que pour le régime général.

Idem pour le calcul de la valeur des trimestres chômés. Ainsi, les personnes ayant vécu des périodes de chômage au cours de leur carrière subiraient «une pénalité sur le nombre de point de retraite complémentaire, c'est-à-dire qu'ils auraient 30% de points en moins», continue-t-il.

Mais la proposition qui choque le plus le retraité picard concerne les conditions de la réversion de la retraite complémentaire. Selon certaines propositions, il s'agirait de proposer au salarié une décote du taux de réversion à son conjoint survivant en cas de décès en échange d'un déclenchement anticipé du taux plein de la retraite complémentaire.

«C'est vraiment scandaleux. On a du mal à imaginer qu'on puisse imaginer un tel truc», explique, furieux, Robert, qui ajoute «au moment où on part en retraite, on ne va pas parler de voyage ou se reposer, on va commencer par demander à son conjoint “Au fait, tu vas mourir quand ?” Pour décider, ou non, de prendre sa pension à 100%». Dans les faits, précise Sophie Binet, cette réforme «défavorise directement les femmes».

 

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