Loi immigration : camouflet pour le gouvernement
Le Conseil Constitutionnel a largement censuré la loi sur l’immigration adoptée le 19 décembre avec les voix de la droite et de l’extrême droite. Les opposants à cette... Lire la suite
Déterminés à être établis dans leurs droits par les diverses entreprises du Marché international de Rungis qui les emploient depuis des années, les travailleurs sans papiers et leur CGT l’assurent: ils ne lèveront le siège qu’à deux conditions: la délivrance des documents employeur nécessaires à leur régularisation (formulaires Cerfa), ainsi que celle du récépissé temporaire de la préfecture du Val-de-Marne, Sésame qui permet de lancer les procédures pour l’obtention d’une carte de séjour de un an.
Attroupés dans le hall du rez-de-chaussée de l’immeuble depuis l’aurore, les manifestants font résonner haut et fort leurs revendications, jusqu’aux derniers étages de la tour. C’est d’abord au directeur de la Semmaris, société qui gère le MIN, qu’ils les adressent, et pour cause : le MIN étant une société mixte dont l’État est l’actionnaire majoritaire, il s’agit, à travers la direction de Rungis, d’interpeller le gouvernement et de l’appeler à prendre toutes ses responsabilités. « Nous occupons la tour avec deux objectifs prioritaires : obtenir la régularisation de tous ces travailleurs, d’une part, mais aussi faire de cette question des conditions de régularisation des travailleurs migrants une lutte décisive contre la loi Cazeneuve », explique Benjamin Amar de l’union départementale CGT 94. Pour rappel, la dite loi Cazeneuve de 2016 a considérablement durci les conditions de régularisation des travailleurs migrants. Notamment en rétablissant le délit d'usurpation d'identité pour les utilisateurs d'« alias » (ceux qui travaillent sous un nom d'emprunt), mais aussi en imposant d’avoir un contrat de travail comme condition préalable à l'obtention de la carte de séjour d'une durée de un an.
Une loi qualifiée de « scélérate », par la CGT du Val-de-Marne qui a décidé, dès sa promulgation, d’en faire une question prioritaire de lutte syndicale « La CGT ne veut pas de travailleurs sans droits, d’autant plus que gagner des droits pour une fraction du salariat, c'est en faire profiter l'ensemble des travailleurs », indique le communiqué de presse de la CGT 94. L’occupation coup de poing du 16 mars, si elle paraît improvisée, est en fait le résultat d’une année de « travail de fourmi » pour identifier tous les travailleurs sans papiers employés au sein de diverses entreprises du MIN (nettoyage, intérim, agroalimentaire…) et recenser les preuves de leurs relations de travail avec leurs employeurs. Un préalable laborieux, mais nécessaire à l’organisation de cette première bataille pour la reconquête de leurs droits.
Visiblement réceptive à ces revendications et à la détermination sonore des manifestants, la direction du MIN recevait dès ce matin la délégation CGT, puis elle contactait dans la foulée la préfecture du Val-de-Marne: « Nous avons eu le sentiment que nos revendications ont bien été entendues, que notre soutien déterminé aux travailleurs sans droits a été bien compris. Nous attendons à présent d’être contactés par le directeur de cabinet du préfet, comme il s’y est engagé auprès de la direction du MIN », assure, confiant, Benjamin Amar.
Le Conseil Constitutionnel a largement censuré la loi sur l’immigration adoptée le 19 décembre avec les voix de la droite et de l’extrême droite. Les opposants à cette... Lire la suite
En soutien aux quelques 500 travailleurs sans-papiers toujours mobilisés depuis le 17 octobre 2023 pour obtenir leur régularisation, la CGT remet un chèque de plus de 92 000... Lire la suite