À venir
Votre identifiant correspond à l'email que vous avez renseigné lors de l'abonnement. Vous avez besoin d'aide ? Contactez-nous au 01.49.88.68.50 ou par email en cliquant ici.
HAUT

Les spectres de Naples

3 janvier 2015 | Mise à jour le 4 avril 2017
Par
Les spectres de Naples

Brunetti arpente Venise, Montalbano court la Sicile et, sous la plume de Maurizio de Giovanni, Naples n’a pas de secret le commissaire Ricciardi, qui en connaît jusqu’aux fantômes. Trois romans policiers situés dans les années 1930 nous transportent pour une année napolitaine.

En Italie, on dit que chaque ville a son auteur de romans policiers et son héros récurrent. Outre les célébrissimes Guido Brunetti de Donna Leon (qui est américaine mais vit à Venise) ou le sicilien gastronome Salvo Montalbano d'Andrea Camilleri, une poignée d'autres auteurs ont exploré un terroir italien particulier.

C'est le cas de Maurizio de Giovanni avec son commissaire Ricciardi, qu'il situe à Naples dans les années 1930 sous le règne de Mussolini, brossant un tableau peu amène de la cité sicilienne rongée par la misère.

En trois romans (tous n'ayant pas encore été traduits en français), il nous entraîne pour une année napolitaine en suivant son ombrageux commissaire qui a pour particularité de voir les défunts décédés de mort violente et d'entendre leur dernière pensée.

Ce qui est bien sûr un avantage pour l'enquêteur est une malédiction pour l'homme qui ne peut vaquer à ses occupations sans croiser les trépassés les plus récents. Secondé par le fidèle brigadier Maione, Ricciardi va ainsi croiser la route d'une vieille cartomancienne et usurière (« Le printemps de Ricciardi »), une duchesse abattue avec une arme à feu chez elle (« L'été de Ricciardi ») et un ténor à la gorge tranchée dans la loge alors qu'il s'apprêtait à chanter « Paillasse » (« L'hiver de Ricciardi »).

L'ombrageux commissaire, né sous la plume d'un ex-banquier de bonne famille, n'ignore rien de la violence et de la souffrance qui hantent les ruelles de sa ville et cite souvent « la faim et l'amour » comme les deux principaux mobiles de crime.

S'il y a de nombreuses similitudes entre ses intrigues et celles de Donna Leon -malgré la distance physique et sociologique qui séparent Naples de Venise- l'ambiance y est toute différente, comme plombée par le contexte de l'époque et du régime autoritaire. On attend donc la traduction de « L'automne » de Ricciardi et des autres romans de cet auteur dépaysant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Editions Rivages/Noir. de 9,15 € à 10,65 €.