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Logistique

Logistique : des technologies de pointe au service de l’aliénation

11 mai 2022 | Mise à jour le 12 mai 2022
Par et | Photo(s) : Bapoushoo
Logistique : des technologies de pointe au service de l’aliénation

Journée d'étude logistique "Défis, enjeux et perspectives" à Montreuil le 4 mai 2022.

A l'initiative de la fédération CGT des transports et de plusieurs autres organisations CGT (Cheminots CGT, Fapt CGT, CGT Commerce…) une journée d'étude sur la logistique s'est tenue au siège de la CGT à Montreuil le 4 mai 2022. Au cœur des débats : la dégradation des conditions de travail dans la supply chain.

Augmentation des cadences, explosion des troubles musculosquelettiques, perte de sens du travail et émergence de risques psychosociaux, il y a quelque chose de définitivement pourri dans les évolutions les plus récentes des métiers de la logistique et de la dictature de la supply chain.
A cela s'ajoute une précarisation, voire une uberisation inédite de tous ces métiers qui en sont d'ailleurs de moins en moins puisque voulus interchangeables et de plus en plus dépourvus des certifications et de la reconnaissance professionnelle y attenante, comme par exemple celle de conducteur de chariots élévateurs. C'est pour se pencher sur ces problématiques alarmantes, que plusieurs organisations de la CGT ont initié une journée d'étude qui esquisse un bilan de ces tendances lourdes. Des tendances qui viennent de recevoir un coup d'accélérateur avec la pandémie et l'explosion des ventes en lignes. La logistique apparaît aujourd'hui comme le paradigme des évolutions les plus pointues en matière de travail ; à savoir l'introduction des technologies les plus high-tech pour l'optimisation de la performance, la livraison en moins d'une heure de n'importe quoi dans n'importe quelles conditions et surtout au mépris total de la santé, du bien-être et des conditions sociales des salariés concernés. De la robotisation aliénante à l'automatisation qui ne nécessite plus qu'une infime intervention humaine, les questionnements sont immenses pour les syndicalistes et ce notamment au regard de la dégradation de la condition sociale du salariat. Est-on condamné à subir le toujours plus vite pour le seul bénéfice de la rotation du capital ? Les technologies du XXI e siècle ne peuvent-elles être conçues qu'au service d'une condition sociale qui nous ramène au travail à la tâche du XIX e siècle ? Une chose est claire, il y a nécessité de penser, s'organiser, proposer des alternatives à ces dérives qui mènent les humains et la planète directement dans le mur. Des luttes existent déjà dans ces métiers, des succès sont enregistrés, y compris dans d'autres pays confrontés aux mêmes évolutions, comme en Italie. Invitée à cette journée d'étude, Livia Spera, secrétaire générale de la Fédération Européenne des travailleurs des Transports était là pour en témoigner.