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L'actualité du sous-continent indien met chaque jour en lumière l'expression de la barbarie ordinaire : une femme y est violée toutes les 22 minutes.
On est bien loin des films glamour de Bollywood où le héros se meurt d'amour pour sa belle. Le 31 mai, dans l'État de l'Uttar Pradesh, deux adolescentes de la caste des Intouchables sont retrouvées pendues à un manguier après avoir été sauvagement violées par plusieurs hommes. Et ce crime fait suite à beaucoup d'autres.
Si le viol touche tous les pays et tous les continents, en Inde une femme est violée toutes les 22 minutes. Décembre 2012, une étudiante de 23 ans est violée en réunion dans un bus à Delhi, laissée pour morte. Le retentissement médiatique international est à la mesure de l'horreur. Un moyen de dénoncer des pratiques barbares et ancestrales sans aucun autre fondement que la bêtise et la cruauté d'un machisme débridé et incontrôlable.
Certains membres du gouvernement profèrent des arguments tels que « le viol est un crime parfois légitime » ou « ce sont des garçons, ils peuvent faire des erreurs », la police ferme trop souvent les yeux sur ces agissements : il reste bien du chemin à parcourir !
Naître femme en Inde est une malédiction. Appartenir à la caste des Intouchables est une double peine. Charge pour sa famille, esclave de sa belle-famille, corvéable à merci, souvent martyrisée pour dot insuffisante ou simple désintérêt du mari.
Aussi les échographies se multiplient-elles afin de débarrasser les familles d'un éventuel fœtus de sexe féminin trop encombrant. Résultat, certains États sont vidés de leur population féminine. Une aberration. La tradition a bon dos. Mais la parole se libère, les femmes indiennes commencent à sortir de leur silence et réagissent. En atteste l'ampleur de leurs manifestations soutenues par bon nombre d'associations locales et internationales.
« Nous ne sommes pas des fleurs mais des étincelles de feu ! », disent-elles. Le temps de la révolte est en marche.
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