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SYNDICALISME

L’UL CGT de Foix expulsée de ses locaux au petit matin

5 novembre 2019 | Mise à jour le 6 novembre 2019
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L'UL CGT de Foix a été expulsée de ses locaux au petit matin, le 4 novembre, à la suite d'une longue bataille judiciaire. Le syndicat y voit un geste politique violent dans un contexte social tendu où d'autres lieux et d'autres militants font les frais d'attaques.

Les militants de l'union locale CGT de Foix sont en colère, mais pas surpris. À l'aube, le 4 novembre, plusieurs huissiers, policiers et déménageurs se présentent au local de l'UL CGT au 1, rue Roger, en centre-ville. Moins de deux heures plus tard, mobilier et matériel syndical sont embarqués dans un camion.

La serrure est changée. « J'ai été prévenu par un coup de fil anonyme vers 8 h 30 », explique Didier Mezin, secrétaire général CGT de l'UD de l'Ariège. Depuis 2015, la mairie bataille pour récupérer les locaux qui appartiennent à la collectivité. « On n'a jamais été opposés à partir, mais on réclamait des conditions de relogement équivalentes », explique le syndicaliste.

Or, le local passait d'un 80 à un 20 mètres carré… Après avoir perdu procès sur procès, parce que ces conditions de relogement étaient jugées inéquitables, la mairie a décidé de lancer une nouvelle procédure demandant à la CGT de partir sans condition de relogement.

« Depuis décembre 2018, elle a obtenu satisfaction en première instance et en appel à Toulouse, explique le syndicaliste. Et en octobre 2019, nous avons perdu avec astreinte financière de 200 euros par jour si nous ne partions pas. Nous avons décidé — l'UL, l'UD et la confédération CGT — de refuser de partir et de renvoyer la pression sur la préfecture qui fait exercer le droit d'intervention de la force publique. Nous savions que nous nous exposions à deux options : soit la justice était saisie et demandait la liquidation de l'astreinte financière. Soit il y avait intervention de la force publique. Dans tous les cas, la préfète s'était engagée auprès de moi à nous avertir pour débarrasser nos affaires. Ce qu'elle n'a pas fait ».

Les attaques contre le syndicalisme se multiplient

La CGT a déposé plainte, invoquant faire l'objet d'une astreinte financière non liquidée, ce qui aurait dû être demandé avant d'en venir à une démarche aussi radicale. « C'est un geste symboliquement violent qu'exerce le pouvoir sur les organisations qui s'opposent à sa politique », analyse Didier Mezin.

Et de rappeler une séquence particulièrement agitée où plusieurs lieux de revendication interprofessionnels sont attaqués comme à Montauban ou certains syndicalistes font l'objet de représailles musclées comme Hervé Ossant, responsable syndical CGT du 93 interpellé pour violence sur personne dépositaire de l'autorité publique, la semaine dernière en marge de la venue du Premier ministre en Seine-Saint-Denis.

En apprenant la situation, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées en signe de soutien devant le local puis devant le commissariat de police.

Une solution provisoire

La CGT a pour l'heure récupéré ses biens et trouvé un relogement provisoire chez un particulier, mais la question reste posée : quel avenir pour les organisations interprofessionnelles CGT qui perdent déjà des militants alors qu'elles constituent la colonne vertébrale de son syndicalisme en territoire ?

Et puis, accepter de payer un loyer, ce serait renoncer à l'idée que le syndicalisme est une mission d'utilité publique… Affaire à suivre.