À venir
Votre identifiant correspond à l'email que vous avez renseigné lors de l'abonnement. Vous avez besoin d'aide ? Contactez-nous au 01.49.88.68.50 ou par email en cliquant ici.
HAUT
UBÉRISATION

Lyon : les livreurs d'Uber et Deliveroo en colère

12 novembre 2020 | Mise à jour le 30 novembre 2020
Par
Les livreurs Deliveroo/Uber lyonnais se mobilisent à nouveau ce 12 novembre. Ils enchainent les journées d'action dans la perspective de journée contre le chômage et la précarité le 5 décembre prochain. Une précarité dont ils sont les victimes quotidiennes.

Les livreurs des plates-formes de livraison de plats à domicile lyonnais changent de braquet. Qui, après une première journée d'action le 30 octobre « extrêmement bien suivie », notamment à Bordeaux et Toulouse où étaient recensée plus d'une centaine de participants dans chaque ville, ont décidé de remettre cela dans la capitale des Gaules le 6 novembre.

« À la suite du mouvement du 30 octobre, on a envoyé des courriers à nos direction pour leur demander l'ouverture de négociations, ce qu'ils ont refusé », explique Ludovic Rioux, secrétaire du syndicat CGT UberEats/Deliveroo Lyon.

Les livreurs maintiennent leurs revendications

« On a donc appelé à une nouvelle journée d'action avec les mêmes mots d'ordre: l'augmentation des rémunérations; le paiement du temps d'attente; plus de protection sociale; l'arrêt du blocage du compte, synonyme de licenciement même si l'on n'est pas salarié; et l'ouverture de négociations avec les plates-formes », détaille Ludovic. Mais encore « la régularisation des livreurs sans-papiers ».

« Comme nous n'avons pas de convention collective, les plates-formes se servent de cela pour pousser le peu de droits que l'on a vers le bas et les sans-papiers sont pointés du doigt, en partie par ces mêmes plates-formes, comme des boucs émissaires alors qu'ils ne sont responsables de rien. C'est juste l'absence de droits qui nous met en concurrence. Derrière cette revendication de régularisation, qui est évidemment importante pour eux, c'est aussi pour nous un moyen de garantir un même socle de droits communs. L'arrêt de la mise en concurrence doit passer par là, tout comme par l'arrêt du paiement à la tâche. »

Régularisation qui paraît plus que nécessaire quand on sait que ces sans-papiers se retrouvent « le plus souvent face a des sortes de marchands de sommeil qui au lieu louer des appartements louent des comptes et récupèrent 40 % du chiffre d'affaires ».

L'État sert les intérêts des plateformes

Autant d'exigences qu'il est urgent de faire entendre alors que le gouvernement vient de sortir son agenda social pour 2020-2021, et que l'une des discussions qui doit se tenir aura justement pour thème : « Identifier les solutions pour structurer le dialogue entre donneurs d'ordre et travailleurs, et améliorer la protection de ces derniers ».

« L'État a tout à fait conscience de cette réalité mais il ne veut pas la voir. Il sert les intérêts des plates-formes de livraison, comme ceux des entreprises en général », ironise Ludovic. « L'objectif affiché par les plates-formes et une partie des législateurs, notamment En Marche, c'est de “garantir le statut”. Quitte à en créer un troisième, entre salariés et indépendants, en donnant droit à un peu plus de protection sociale, un peu plus de ceci, de cela. La seule finalité de cette question du statut, c'est de faire en sorte que les plates-formes ne payent pas de cotisations sociales, ne payent pas de congés payés. C'est un objectif de casse des droits collectifs. »

Une casse contre laquelle les livreurs sont désormais très remontés. « On est contacté par de plus en plus de livreur de villes et de départements différents qui ont la volonté de s'organiser », se réjouit le secrétaire lyonnais qui annonce la « création d'une bonne demi douzaine de syndicats de livreurs à venir ». Et appelle à une nouvelle mobilisation à Lyon ce jeudi 12 novembre, avec pour « point d'orgue la manifestation nationale du 5 décembre contre le chômage et la précarité qui prend particulièrement sens pour nos syndicats. »

Suivez la NVO sur FacebookTwitterInstagram