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CHÔMAGE

Manifestation des privés d'emploi du 7 décembre : pour stopper la politique anti-chômeurs !

6 décembre 2019 | Mise à jour le 7 décembre 2019
Par | Photo(s) : Bapoushoo
Manifestation des privés d'emploi du 7 décembre : pour stopper la politique anti-chômeurs !

Cette 17e édition de la manifestation annuelle des chômeurs, des précaires, des privés d'emploi à l'initiative du comité national CGT a été décalée du 1er au 7 décembre : pour donner de l'écho aux manifestations du 5 décembre contre la réforme des retraites, et plus de visibilité aux revendications des précaires et des privés d'emploi.

Avant celle contre les retraites, l’offensive de l'exécutif Macron-Philippe contre l’assurance chômage avait été analysée par le comité national CGT des chômeurs et précaire. Il avait alerté, dès 2018, à l’occasion de sa manifestation annuelle : cette réforme ne répondant qu’à un impératif budgétaire d’abaissement de la dépense publique, elle allait aggraver la situation des plus précaires. Nous y voilà.

Un an plus tard, alors que la réforme en question vient d'entrer en application le 1er novembre, les craintes d'hier se sont avérées. Nombre de privés d'emploi qui ne cochent plus toutes les cases de la nouvelle grille de calcul concernant leurs indemnités se voient privés d'indemnité ou bien, quand elle leur est accordée, c'est pour une période raccourcie ou pour un niveau réduit.

À quoi s'ajoutent des règles « orwelliennes » de contrôle des chômeurs et des évaluations arbitraires de l'effectivité de leur quête de retour à l'emploi qui donnent lieu à des radiations en pagaille. « Nous avions bien cerné le but réel de cette réforme, à savoir que patronat et gouvernement cherchaient à accaparer 4 milliards d'euros de cotisations engrangées dans les caisses de l'assurance chômage », rappelle Pierre Garnodier, secrétaire général du comité confédéral CGT des précaires et privés d'emploi.

 

Des chômeurs fragilisés dans un contexte d'urgence sociale

À l'arrivée, c'est encore pire : « Il s'agirait plutôt de 6 milliards d'euros, et non de 4, ainsi que nous l'avons recalculé aujourd'hui », s'indigne Pierre Garnodier. Et de rappeler que seuls 20 % des chômeurs actuels sont indemnisés et que pour 50 % d'entre eux, l'allocation chômage (ARE) plafonne au maximum à 950 euros mensuels, soit en deçà du seuil de pauvreté. Le tout, dans un contexte d'urgence sociale où la pauvreté, quelle qu'en soit la forme, l'intensité ou la catégorie de la population qui la subit provoque près ou plus de 14 000 morts par an parmi les travailleurs précaires et les privés d'emploi.

Une situation inacceptable pour le comité confédéral qui, pour cette édition 2019, a choisi de placer sa manifestation annuelle sous le signe du retour aux fondamentaux de la sécurité sociale. Surtout à son esprit fondateur : « protéger chacune et chacun des aléas de la vie ».

Une protection sociale à 100 %

Baptisée « sécurité sociale intégrale », cette revendication repose sur trois piliers essentiels : le principe de l'indemnité pour 100 % des chômeurs ; une couverture à 100 % des risques chômage, maladie et retraite ; le maintien de 100 % de l'ancien salaire qui ne doit jamais se situer en dessous du Smic. Enfin, un financement assuré à 100 % par les cotisations salariales et une gestion des caisses par les assurés sociaux complètent le dispositif.

Bref, une sécurité sociale d’origine, que la CGT entend imposer au gouvernement au moment où celui-ci pousse les feux sur son propre projet de RUA (revenu unique d’activité).

Le « revenu unique d'activité » (RUA), faux nez de la privatisation de la Sécurité sociale

En cours d'expérimentation — et sans préjuger du talent des communicants de l'Élysée pour en tisser les louanges —, le projet de RUA (officiellement « dispositif d'aide aux personnes aux faibles ressources en vue de les inciter à trouver un emploi ou une activité ») est problématique à au moins deux titres. D'abord, parce qu'il comporte l'obligation de souscrire à une mutuelle de santé complémentaire.

Ensuite, parce qu'il vise à privatiser de fait la sécurité sociale, donc à rompre avec son principe fondamental de solidarité, « cotiser à proportion de ses moyens, bénéficier à mesure de ses besoins », rappelle Pierre Garnodier.

« Il faut bien comprendre que demain, hors du RUA, tout le reste sera payant, pour celles et ceux qui en auront les moyens », prévient-il, en rappelant que le 52e congrès de la CGT de Dijon a fait de ce projet de sécurité sociale intégrale l'un de ses repères revendicatifs.

Plus d'informations sur les manifestations du 7 décembre