
La sidérurgie souffre, des propositions existent
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« Le gouvernement parle de réindustrialisation, de relocalisation, c'est du pipeau. La réalité, c'est que des boites comme celle-ci continuent de fermer. C'est une honte ! », gronde Christophe Jacquemin, secrétaire de l' Union des syndicats des travailleurs de la métallurgie de Moselle. Un sentiment d'« incompréhension » et de « révolte » justifié par la décision prise par la direction de Klœckner Metals France, début juin, de fermer 11 des 37 sites du groupe en France. Dont celui de Prafer, à Woippy, situé sur l'ancienne « route des métaux » entre Metz et Thionville.
Une usine qui, dans ses 15 000 m2 d'ateliers, s'est spécialisée dans la fabrication de charpentes métalliques format XXXL pouvant peser jusqu'à 20 tonnes par pièce. Du lourd, au propre comme au figuré, Prafer comptant parmi ses réalisations des ouvrages d'art comme, par exemple, le stade de football de Sarrebruck, en Allemagne, des ponts en Italie, l'École nationale supérieure de Saclay, en Essonne, et autres structures de grande taille. Un véritable bijou industriel.
« Prafer appartient à une multinationale allemande, Klöckner & Co. cotée en Bourse en Allemagne. Cela fait plusieurs années qu'ils ont besoin de restructurer et donc là, ils suppriment 1 200 emplois dans le monde, dont 400 en France, y compris la cinquantaine de salariés du site de Woippy », explique Christophe. « Le coup classique, sauf que, l'année dernière, l'usine de Woippy a dégagé 850 000 € de dividendes en 2019 qui sont repartis en Allemagne. »
Plus que difficile à accepter donc pour les Prafer mosellans. D'autant que « la direction ne veut pas donner d'informations », surtout « ne respecte rien des procédures légales » comme en témoignent quelques « mises en demeure de la Direccte ».
Pas de quoi cependant rassurer les salariés. « Les autorités ne réagissent que si tu fais du bruit mais à 50, c'est un peu compliqué », déplore le responsable syndical. « Il n'y a pas de volonté politique de dire cette boîte-là est viable, il y a quelque chose à faire. Non, c'est l'inertie totale. Ils gèrent et laissent faire le donneur d'ordre, qui n'a aucun intérêt à ce qu'il y ait un repreneur. Quand les salariés du site de Woippy sont allés au siège du groupe à Duisburg, en Allemagne, lundi 14 septembre ils n'ont pas été reçus. » Et Christophe de regretter pour l'occasion un manque de « syndicalisme de coopération international plus abouti ».
Reste que « en dehors de la trajectoire personnelle [de chaque salarié, ndlr], il y a la trajectoire du territoire ». « Comme partout en France, les suppressions d'emplois arrivent à tire-larigot dans le département », observe le syndicalise qui déplore avec Prafer la disparition annoncée de l'« une des dernières ramifications de l'histoire de la métallurgie et de la sidérurgie mosellane ». « Le gouvernement donne du fric à des grands groupes sans contrepartie pour le plan de relance mais sur le terrain, c'est quoi ce plan de relance ? Supprimer des boites ? »
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