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LIVRE

Mots et merveilles

27 novembre 2015 | Mise à jour le 22 février 2017
Par | Photo(s) : DR
À l'occasion du Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil – du 2 au 7 décembre – coup de projecteur sur les éditions Rue du Monde, partenaires fidèles du Secours populaire et du Printemps des poètes.

Interrogés sur leur principale motivation de lecteurs, les enfants visitant le Salon du livre de Montreuil répondaient majoritairement : le plaisir. Viennent ensuite l'évasion, l'apprentissage et l'imaginaire. Quels plus beaux moteurs lorsque les livres proposés sont à la hauteur de ces attentes ? Et à l'évidence, c'est le cas du travail réalisé depuis bientôt vingt ans par Rue du Monde, la maison d'édition créée par Alain Serres. À tel point que, lorsqu'il faut sélectionner quelques titres, on a vraiment l'embarras du choix, tant la qualité est au rendez-vous.

Et parce que les grands médias privilégient souvent les éditeurs qui – comme c'est étrange – appartiennent à la même galaxie éditoriale que leur titre de presse, nous avons pour notre part choisi un éditeur aussi indépendant qu'engagé, dont nous adorons l'un des beaux slogans : « Travailler moins pour lire plus ! » Chez Rue du Monde, on n'a pas l'habitude de prendre les enfants pour des imbéciles, ni pour des adultes en miniature. Les livres doivent être beaux et intelligents, accessibles et ambitieux, poétiques et politiques, car les enfants d'aujourd'hui sont les citoyens de demain.

Ainsi, Partager, accessible dès 4 ans, nous propose, en couleurs tendres et en rondeurs, une petite aventure d'un canard pas prêteur, qui a décidé de manger son pique-nique tout seul, mais pourrait bien apprendre que « nous » est plus savoureux que « moi ». Une leçon dont n'a pas besoin Malala qui, grâce à un père progressiste, va prendre conscience de la nécessité de la défense du droit à l'éducation pour les filles. Elle va devenir l'icône de cette lutte malgré l'interdiction des talibans pakistanais (Malala, pour le droit des filles à l'éducation). Une histoire vraie du rude combat contre l'obscurantisme, qui vaudra à Malala le prix Nobel de la paix, et aux lecteurs à partir de 8 ans, un livre qui fait chaud au cœur.

« Avec des fusils, on peut tuer des terroristes, mais avec l'éducation, on peut tuer le terrorisme », Malala Yousafzai

 

Partager, de Veronica Salinas et Camilla Engman. 44 p., 15 €

Malala, pour le droit des filles à l'éducation, de Raphaële Frier et Aurélia Fronty. 48 p., 17,50 €

 

La guerre contre les ténèbres est au cœur de La guerre qui a changé Rondo (dès 6 ans), sensible ouvrage situé à Rondo, petit pays où les fleurs chantent au moindre rai de lumière, habité d'être fragiles, cassants comme le verre, légers comme un ballon, inflammables comme le papier. Lorsque la guerre arrive, l'obscurité se fait, et les fleurs cessent de chanter. Malgré Danko, l'être lumineux qui s'interpose devant un char, malgré Fabian, le chien baudruche accouru pour éteindre les incendies, ou Zirka, l'oiseau de papier tentant de les secourir, la guerre est là. Malgré leur fragilité, ces êtres délicats ne se résignent pas au silence des fleurs…

 

 

La guerre qui a changé Rondo, de Romana Romanyshyn et Andriy Lesiv, 40 p., 16 €

 

 

 

 

L'amour, contre la folie et la guerre ? En tout cas, de 15 à 40 ans, les personnages de À samedi ! le cherchent, le croisent, le perdent ou en changent. Espoirs et déceptions, toute la palette du sentiment amoureux est au rendez-vous de ce roman-BD en noir, rouge et gris. Accessible à partir de douze ans, il inaugure une nouvelle collection. Le langage y est celui d'aujourd'hui, les émotions y sont éternelles et le rapport texte/image original.

Et comme il importe que les enfants prennent aussi la parole, Lettres ouvertes à tous les Terriens regroupe, superbement illustrées, des lettres issues d'ateliers d'écriture menés par des écoles et des associations, ici ou ailleurs. Les enfants ont choisi leurs thèmes, qui reflètent l'actualité ou qui leur sont proches : les migrants, la faim dans le monde, les différences, la naissance ou la mort, l'art et l'éducation, la nature… Des missives fortes et pleines de sens que seraient bien inspirés de lire ceux qui nous dirigent, car elles regorgent d'idées sensées, généreuses ou tendres. Ce qui manque beaucoup dans les sphères où se joue le pouvoir.

 

À Samedi !, d’Hubert Ben Kemoun et Zaü, 80 p., 19 €

 

 

Lettres ouvertes à tous les Terriens, collectif, illustrations de Laurent Corvaisier, 90 p., 22,90 € (une partie du prix est reversée à l'Unicef).