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ÉLECTIONS

Nette progression de la CGT

23 décembre 2014 | Mise à jour le 5 avril 2017
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Nette progression de la CGT

Le premier tour des élections professionnelles chez Start People, sixième entreprise d'intérim en France, a révélé une progression majeure de la CGT. Qui espère faire encore mieux lors du second scrutin qui aura lieu le 22 janvier 2015. Décryptage.

45,81 % pour la CGT. C'est le score impressionnant obtenu lors du premier tour des élections professionnelles, le 3 décembre, chez Start People, sixième enseigne du secteur du travail temporaire où le syndicat n'est implanté que depuis juin 2011.

Alors que dans un contexte de fort discrédit médiatique, la CGT est attendue au tournant des élections professionnelles dans la fonction publique, André Fadda, délégué syndical CGT de l'entreprise d'intérim, lui, est serein et fier du travail accompli : « C'est un bon résultat : on était à 28 % en 2011 ; et il pourrait être encore meilleur lors du second tour puisque chez nous, le quorum n'est jamais atteint dès le premier scrutin. »

L'UNITÉ DES TRAVAILLEURS,
QUELLE QUE SOIT LA COULEUR DE LEUR TENUE DE TRAVAIL,
N'EST PAS ÉVIDENTE À FAIRE

En effet, le 22 janvier prochain, les 17 000 salariés intérimaires et les 500 salariés permanents de Start People seront à nouveau appelés aux urnes et pourront rebattre éventuellement les cartes du décor posé : la CGT en tête, FO à 20,16 %, la CFDT à 16,29 %, la CFE-CGC à 9,35 % et la CFTC à 8,39 %. Le taux de participation qui gravite autour des 8 % est traditionnellement faible dans un secteur « historiquement précaire, avec un fort turnover, un fort éclatement, une importante atomisation, ce qui ne permet pas d'établir des liens durables et d'amener les gens à prendre part au vote ».

En outre, dans un contexte de fort chômage et de réduction du recours à l'intérim, les intérimaires sont encore moins prompts que d'habitude à se syndiquer. Certains n'ont pas pu réunir les conditions requises pour prendre part au vote – avoir travaillé 450 heures dans les douze derniers mois et au moins une heure en septembre 2014 pour être électeur. « Nombre d'entre eux n'ont pas pu voter, à l'inverse, nous avons été les seuls capables de présenter une liste complète au collège ouvrier-employé, ce qui traduit une prise de conscience de certains », explique le syndicaliste.

UN DÉBUT D'EXPLICATION À LA PROGRESSION DE LA CGT ?

Sûrement. « Nous avons mené un gros travail de terrain avec une poignée de militants intérimaires et quelques permanents. Ensuite, avec les DP CGT et les élus au CE de Start People, nous nous sommes réparti les entreprises où il y avait une forte présence d'intérimaires de chez nous, des informations cruciales que nous avons obtenues grâce à un travail en réseau avec les UL et les syndicats des entreprises utilisatrices ». Ce travail entre syndicats, engagé depuis trois ans, consiste, notamment, à envoyer régulièrement du matériel revendicatif estampillé « Union syndicale de l'intérim » [USI] au sein de ces entreprises pour susciter le débat parmi les personnels et faire connaître la CGT.

« L'intérim compte 2 millions de salariés et la plupart d'entre eux pensent que la CGT n'existe pas au sein du secteur », se désole le syndicaliste. Sans collaboration interprofessionnelle, l'USI n'existerait pas. Or, une contradiction majeure reste posée : « Certains syndicats rechignent encore à travailler avec l'USI car pour les salariés des entreprises utilisatrices, les intérimaires sont la variable d'ajustement qui protège leur emploi… L'unité des travailleurs, quelle que soit la couleur de leur tenue de travail, n'est pas évidente à faire. Heureusement, le travail collectif interprofessionnel évolue au sein de la CGT et des entreprises utilisatrices. »