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SALAIRE

Vidéo - Nouvelle mobilisation à la RATP pour les salaires et contre l’ouverture à la concurrence

25 mars 2022 | Mise à jour le 28 mars 2022
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L’ensemble des syndicats de la RATP ont appelé à une nouvelle journée de grève ce vendredi 25 mars 2022. Un rassemblement s'est tenu ce vendredi matin devant la Maison de la RATP. L'occasion pour les salariés de faire entendre leur volonté d'être mieux payé et d'afficher leur refus d'ouverture à la concurrence de leur réseau de transport.

Alors que la journée noire du vendredi 18 février avait marqué les esprits, les syndicats de la RATP ont lancé un nouvel appel à la grève pour ce vendredi 25 mars 2022. Celle-ci ne concerne que les tramways et les bus. Ils comptent se battre pour une augmentation salariale et dénoncent la mise en concurrence des transports publics franciliens.

À compter du 1 janvier 2025, toutes les lignes de bus RATP de Paris et sa petite couronne seront en effet privatisées. Douze lots représentant au total 315 lignes de bus et 4800 véhicules seront mis sur le marché. « Cela va exposer chaque machiniste à un allongement de temps de travail de 40 minutes», déplore Bertrand Hammache, secrétaire général de la CGT-RATP. «Cette réorganisation entrainera la suppression de 2000 postes sur les 16 000 postes actuels avec l’arrivée de filiales privées sur le réseau de transport» , poursuit-il.

La RATP, établissement public de bien commun, va donc céder des parts de marché à des exploitants privés. Une ouverture à la concurrence dont les bénéfices seront désormais au profit d'actionnaires. Actuellement, ils sont injectés dans les infrastructures de transport et permettent aussi d'accorder des hausses de salaire ponctuelles pour les agents de la RATP. « On se dirige immanquablement vers une dégradation de nos conditions de travail » , alerte Bertrand Hammache

Augmentation des salaires

«La bonne santé financière ne bénéficie pas aux agents dont la valeur du point d'indice est toujours gelée», indique la CGT dans un communiqué. Dans une lettre adressée à la PDG de la RATP, Catherine Guilllouard, la CGT ajoute que la situation est «d'autant plus inacceptable» que «les 10 rémunérations les plus élevées de la RATP ont bénéficié d'une augmentation globale de 3,88% en 2019 et de 6,22% en 2020» .

Ainsi, sont le plus durement touchés «les bas salaires, à savoir les débutants et les agents avec moins de 10 ans d'entreprise, mais aussi les métiers de la maintenance et du tertiaire», précise Bertrand Hammache. « Avec cette grève, on demande également à ce que les primes, liées aux heures supplémentaires, soient intégrées au salaire fixe pour que les pensions de retraite soient correctes » , ajoute-t-il.

« Perdant-perdant »

Mais les usagers ne sont pas non plus épargnés par cette ouverture à la concurrence de la RATP. «C'est perdant-perdant» prévient le militant syndical. IDF-Mobilités anticipe une hausse de 75 à 90 euros du Pass Navigo pour favoriser la part « prix » au détriment de la part « sociale » du coût du transport.

«En plus de la hausse du prix du ticket de bus, les usagers devront fractionner leur trajet à travers trois ou quatre exploitants privés, en concurrence, avec des horaires qui ne seront certainement pas alignées» . Il faut également craindre la disparition progressive de nombreuses lignes «pas rentables» comme cela a été le cas à Londres, qui a récemment rétropédalé sur sa décision d’ouverture à la concurrence il y a dix ans.

Nouvelle mobilisation

« La forme que doit prendre le mouvement et la question d'une grève illimitée sera discutée dans les prochaines semaines avec les salariés et non pas décrétée par les organisations syndicales au préalable » , prévenait le secrétaire général de la CGT-RATP dans un communiqué du 1 mars. Pour l'instant, la CGT appelle à une nouvelle grève le 4 avril. « On doit être stratégique pour renouveler les grèves. Il s'agit avant tout de peser le pour et le contre avec nos syndiqués » conclut Bertrand Hammache.