
Les AED et AESH ne veulent plus être les parents pauvres de l'école
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Manifestation à Paris contre la fermeture des C.I.O. (centres d'information et d'orientation), le 5 juin 2018
Ce mardi 5 juin, ils, elles, sont venus de Rouen, Lyon, Lille, Paris, Marseille, Rennes, Grenoble, Nancy, Toulouse, Montpellier, du Val-d'Oise ou du « 9-3 »… pour se retrouver devant le ministère de l'Éducation, dans la capitale. En si grand nombre qu'ils en sont les premiers surpris. Ils ? Les personnels des centres d'information et d'orientation (CIO) ou de l'Onisep, les « Psy EN », les psychologues de l'Éducation nationale, des enseignants aussi. Tous remontés contre le projet de loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » annoncé par la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, le 27 avril dernier, et qui sera présenté aux députés lundi prochain 11 juin.
C'est que la loi en question prévoit en effet que « les missions exercées par les délégations régionales de l'Office national d'information sur les enseignements et les professions […] sont transférées aux régions ». Une régionalisation qui prend des allures de fin annoncée pour les quelque 500 CIO répartis aujourd'hui dans toutes les académies du pays et de désintégration pour l'Onisep.
« Avec qui un jeune qui a besoin de pouvoir se confier sans se sentir jugé va-t-il pouvoir discuter de son projet d'orientation si l'on supprime les CIO ? », demande Arnaud Cora, professeur de mathématiques à Paris et membre du « secteur collège » de la CGT. Lequel remarque par ailleurs que « les sites Internet de coaching pour les élèves en panique par rapport à leur orientation se multiplient ». Une réponse qui, sans être officielle, montre « une volonté de libéraliser un marché de l'éducation extrêmement juteux ». Libéralisation et/ou privatisation de l'orientation scolaire qui, au lieu d'aider le jeune à s'émanciper, serviront surtout à faire du tri social. Voire à satisfaire aux désirs des entreprises locales.
Car le transfert des informations préparées dans un cadre national par l'Onisep aux régions pousse lui aussi dans ce sens. En donnant la possibilité, les « compétences », aux régions d'élaborer leurs propres informations, au-delà de l'accroissement des inégalités entre régions en fonction des investissements de chacune, il y a fort à parier que les entreprises locales y mettront rapidement leur nez. « Il y a un glissement qui s'opère. Le monde du travail et de l'entreprise a de plus en plus la main sur celui de l'éducation », prévient Arnaud. « À quoi ça sert d'apprendre l'histoire-géo ? Certes, ça fait un citoyen cultivé, qui peut réfléchir à ce qu'il se passe, mais l'objectif n'est-il de formater rapidement des jeunes pour qu'ils soient employables et corvéables sur le marché du travail ? Le fait que cette loi concernant l'Éducation nationale soit présentée par la ministre du Travail en dit long sur la politique et la logique actuelles. »
Politique et logique qui, une fois de plus, témoignent surtout d'une volonté du pouvoir de casser le service public. Un service public auquel le gouvernement n'est pourtant pas le dernier à recourir lorsqu'il est débordé. Comme lorsque l'on appelle le numéro vert mis en place par le ministère pour répondre aux dérives de Parcoursup et que l'on tombe sur… des conseillers d'orientation !
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