Fret ferroviaire : la CGT s'insurge contre un scandale d'Etat
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Initié le 11 mai, le déconfinement nécessite pour beaucoup de Franciliens d'utiliser les transports en commun. En jeu : leur sécurité sanitaire et celle des salariés de la RATP, pour qui se pose aussi la question des horaires de service. Bilan d'une première semaine avec Bertrand Hammache, secrétaire général de la CGT-RATP.
Lundi 11 mai, tôt le matin, jour 1 du déconfinement, des images de foules matinales, agglutinées à l'entrée des rames des lignes B et D du RER et de la 13 du métro ont circulé sur les réseaux sociaux, horrifiant les internautes… Et, compte tenu du nombre de voyageurs, aucun respect des gestes barrières et de la distanciation sociale.
Si les lignes B et D ont souffert d'un souci de prédiction de l'affluence, la ligne 13, la plus fréquentée de la capitale, a, elle, subi des retards suite à des problèmes d'infiltrations d'eau.
Le signe annonciateur d'une « deuxième vague » du virus assurée ? Le secrétaire général de la CGT-RATP, Bertrand Hammache, pointe « ces pics d'affluence, entre 6 h et 8 h, et 20 h 30 – 22 heures », mais ajoute que « le reste du temps, nous observons une baisse de 75 à 90 % du nombre d'usagers par rapport à l'an passé. » Cette mise en œuvre n'a pas été aisée. La présidente de région, Valérie Pécresse, l'avouait dans les colonnes du JDD, le 2 mai dernier : « Le déconfinement dans les transports sera un parcours du combattant. »
Beaucoup d'observateurs, en tout cas, ont mis en lumière les contradictions entre la nécessaire distanciation sociale et les appels à la reprise du travail et, donc, le passage obligé par les transports en commun, même si leur accès aux heures de pointe se limite aux cas de nécessité absolue et nécessite pour les travailleurs une attestation employeur.
Quant au nettoyage, élément clé de la pandémie, la régie de transports emploie 1800 agents contre 1300 avant la crise. La RATP, qui compte mettre en place 1000 bornes de gel hydroalcoolique d'ici juin, a également établi un « pacte de responsabilité » avec ses usagers, obligés de porter un masque. Reste que la responsabilité individuelle ne peut pas tout. Ni aux heures de pointe lorsque les transports sont bondés ni lorsqu'il faut, par exemple, se tenir aux barres de métro ou de bus…
Le militant pointe, par ailleurs, des dysfonctionnements qui inquiètent les salariés. Ainsi, du fait d'un fort absentéisme pour cause de maladie (Covid ou autres) ou de gardes d'enfants, la circulation des véhicules a été réduite, de 6 h à 22 h, avec une exploitation répartie en deux services, au lieu des trois usuels.
Ainsi, les conducteurs, agents de gare, de stations, etc. travaillent désormais sur des horaires inhabituels pour eux. Certains embauchent dès le premier métro, alors qu'ils n'ont pas de voiture leur permettant de rejoindre leur lieu de travail. Et vice-versa. Certains subissent une débauche tardive, à 22 h, sans les contreparties financières que sont les primes de nuit, avec un embarras certain pour rejoindre leur domicile.
Par ailleurs, les pics d'affluence le matin s'expliquent par une forte concentration des salariés œuvrant dans le nettoyage ou la sécurité qui, d'ordinaire, prennent le métro de 5 h 15.
Bertrand Hammache propose : « Il faut revenir rapidement aux trois services, de 5 h du matin à 1 h, quitte à réduire le nombre de rames et à les étaler sur la journée. »
Au niveau des bus, la CGT tire également la sonnette d'alarme. « Parmi les chauffeurs règne une grande anxiété. Même si les voyageurs rentrent dans le véhicule par la porte de derrière, processus acquis suite à de longues batailles avec la direction, ces salariés restent en première ligne des dangers, par leur exposition frontale avec les usagers. Et puis, les véhicules ne sont pas suffisamment désinfectés. Nous insistons pour que les agents contaminés testés positifs puissent se déclarer en accident de travail », dit-il.
Il reste donc encore de très significatives améliorations à apporter.
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