2 mai 2025 | Mise à jour le 2 mai 2025
À l’occasion du 1er mai, entre 3 000 et 4 000 se sont réunies à Rennes, à l’appel de l’intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires 35, et d’autres mouvements comme Union Pirate et la Confédération paysanne d’Ille-et-Vilaine. Reportage.
« Nous exigeons un monde de paix et de progrès social. » Par ce jeudi ensoleillé, les syndicats, collectifs et manifestants s’étaient donné rendez-vous place de Bretagne, à 10h30. L’ambiance était détendue. Une heure plus tard, le cortège prenait la direction du quartier de Villejean, lieu d’une récente fusillade liée au narcotrafic dans un établissement de restauration rapide de la dalle Kennedy, et une arrivée à la ferme de la Harpe pour un pique-nique collectif.
« On se battra jusqu’au bout pour la réforme des retraites », assure Mathieu Cocq, membre de l’union départementale de la CGT 35. Les priorités : l’abrogation de la retraite à 64 ans ; la prise en compte de la pénibilité du travail ; la revalorisation des salaires et des pensions ; le maintien des emplois et de la paix. « Tout est lié. La logique de réarmement contribue à la destruction du lien social, car le gouvernement coupe dans les budgets pour financer des guerres. Le patronat ne veut pas mettre la main à la poche. C’est d’une violence sans précédent. »
« Il n’y a que par la grève et la mobilisation que l’on gagnera » Denis Gravouil, membre du bureau confédéral de la CGT
La paix, c’est aussi se mobiliser contre l’extrême droite. « C’est le plan B du patronat, une imposture qui ne s’est jamais mobilisée pour les vrais droits sociaux », a assuré Mathieu Cocq, qui a également apporté son soutien au centre LGBT Iskis, victime durant le week-end de Pâques de dégradations haineuses.
« Il n’y a que par la grève et la mobilisation que l’on gagnera », insistait Denis Gravouil, qui avait rejoint le défilé près de la tour des Horizons. Le représentant du bureau confédéral de la CGT était venu de Montreuil sur l’invitation des militants locaux. Selon lui, « l’effort supplémentaire de 40 milliards d’euros » annoncé par le ministre de l’Économie Éric Lombard résonne comme un « échec patent pour financer les services publics, la Sécurité sociale ou encore la retraite ».
Répondre à l’appel du 5 juin
Ce « beau 1er mai » est une première étape pour convaincre le plus de personnes possible de répondre à l’appel à la grève interprofessionnelle prévue le 5 juin, a poursuivi Denis Gravouil. « Il faut montrer que nous ne sommes pas résignés, contrairement à ce que disait le président du MEDEF. » Un récent sondage réalisé par Ifop pour la CGT lui donne raison : 73% des personnes interrogées veulent l’abrogation de la réforme des retraites, et la majorité est favorable à l’élargissement de l’assiette des cotisations patronales. Pour le syndicaliste, les batailles pour les salaires, les services publics ou encore la culture sont plusieurs faces du même problème. « On pourrait se dire que la coupe des budgets de la culture », comme celle condamnant le festival Quartiers d’été, « est moins grave que la fermeture d’une maternité, mais c’est pareil. »