Syndicats et enseignants indignés
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À deux pas du ministère de l'Économie dans le 12e arrondissement de Paris, banderoles et affiches recouvrent progressivement le mobilier urbain aux alentours. Enseignants, parents et lycéens, ils sont une centaine à avoir fait le déplacement à Bercy ce vendredi 29 mars. « Venir ici est surtout symbolique. On n'attend pas grand-chose de ce ministère concernant les 358 millions d'euros que l'on demande en urgence pour sauver l'école », confie Guillaume, conseiller principal d’éducation (CPE) en Seine-Saint-Denis (93), qui préfère taire le nom de son établissement. 358 millions, c'est ce que réclame l'intersyndicale composée de Sud Éducation 93, CGT Éduc'Action 93, FSU 93 et CNT Éducation 93. Une somme qui permettrait de financer les revendications formulées par les syndicats lors de l'appel à la grève le 26 février, comprenant la création de 5 000 postes d'enseignants supplémentaires, 2 200 postes d'accompagnant.es des élèves en situation de handicap (AESH) et une rénovation des locaux dont l'état insalubre (moisissures, fuites d'eau, rongeurs…) est fortement dénoncé.
Outre les moyens humains et matériels, c'est la réforme du « choc des savoirs » prévue pour la rentrée 2024, avec notamment les groupes de niveau que les enseignants mobilisés rejettent en bloc. Une modalité qui prévoit de mettre les élèves les plus « faibles » entre eux pour les mathématiques et le français dès la 6ème. « Lors de la dernière réunion d'information sur le mouvement de grève, on sentait les parents sur les dents. Mais, une fois qu'on leur a détaillé ce qu'étaient les groupes de niveau, ils en sont sortis dépités. Comment voulez-vous que parents, enseignants et même élèves se réjouissent d'une reforme où l'on sépare la classe en deux avec d'un côté les “faibles” et de l'autre “ les forts” ? », dénonce Riad, professeur en mathématiques au collège la Pléiade, à Sevran (93). L'enseignant n'est pas dupe ; pour ses élèves, cette réforme est une double peine. « Nous sommes déjà dans un département avec de fortes inégalités sociales par rapport au reste de la France. Et là on a un gouvernement qui légitime la ségrégation scolaire au sein même des établissements ! Avant de trier les élèves, on devrait déjà leur donner les mêmes chances de réussir avec des heures de cours pleinement remplacées et des locaux décents ! » Nadine, Kenza et Noureddine, lycéens de l'établissement Blaise Cendrars, à Sevran, partagent le même constat : « On se sent stigmatisés, on sait très bien que nos établissements ont très peu de moyens par rapport à d'autres. On mérite une école égalitaire et pas des réformes cache-misère. Tant que ça ne changera pas, on restera mobilisés avec nos professeurs. »
Louise Paternoster, co-secrétaire de la CGT Éduc'Action 93, se félicite que le mouvement, qui dure depuis cinq semaines, se soit étendu aux parents ainsi qu'aux élèves : « Aujourd'hui il y a des prospectus dans les boulangeries, les supérettes et marchés de Seine-Saint-Denis, ça montre que le mouvement est soutenu par une partie de la population. Les gens ont bien compris qu'on vient réclamer l'égalité. » Pour l'heure, deux dates de mobilisation étaient prévues. L'une, le samedi 30 mars dans tout le département. La suivante, ce mardi 2 avril, d'une ampleur nationale, avec un appel à la grève dans les collèges et les lycées pour réclamer l'abandon des mesures du « choc des savoirs », et, en particulier, celle des groupes de niveau.
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