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En Amérique latine, en France, la cinéaste Carmen Castillo, guidée par la pensée de son ami Daniel Bensaïd, part en quête de ceux qui ont compris que changer le monde est un combat modeste et quotidien.
«La révolution, c'est sûr, allait advenir de notre vivant.» Cette certitude, Carmen Castillo – jeune réfugiée politique chilienne – la partageait avec son ami Daniel Bensaïd, philosophe, théoricien des débuts de la Ligue communiste révolutionnaire, aujourd'hui disparu, mais dont la pensée n'a cessé de l'accompagner.
Comme lui, elle comprendra que «changer le monde était autrement plus difficile que nous l'avions imaginé».
Elle reprend espoir le 1er janvier 1994, alors que les communautés zapatistes du Chiapas, avec l'EZLN du sous-commandant Marcos, s'opposent avant tout le monde à la mondialisation matérialisée par l'accord de libre-échange nord-américain (ALENA) – en anglais North American Free Trade Agreement (NAFTA) – qui crée une zone de libre-échange entre les États-Unis, le Canada et le Mexique.
Aujourd'hui, en silence, et ignoré des médias plus prompts à vanter le libéralisme sur tous les tons, l'EZLN poursuit pourtant sa lutte au niveau local. Comme les zapatistes, d'autres n'ont pas renoncé à lutter, autrement.
Tout naturellement, Carmen Castillo se sent en empathie avec les luttes du sous-continent de sa naissance. Les zapatistes au Mexique, mais aussi le mouvement des sans-terre au Brésil et son «écosocialisme», la Bolivie où les indigènes élisent un des leurs président de la République, partout où les paysans, les syndicats, les ouvriers se sont unis pour relever la tête contre les privatisations. Mais aussi à Paris avec le DAL ou Jeudi noir, à Marseille auprès des associations des quartiers Nord, avec les syndicats de la raffinerie de Donges…
Partout, le partage des mêmes simples revendications : du pain, un toit, une éducation, la liberté de vivre de son travail, de s'organiser, de protéger le bien commun, de lutter contre la violence sociale des inégalités où qu'elles soient. Un beau film, qui unit à la fois réflexion et action, dont on espère qu'il atteindra ceux qui doutent.
«On est vivants»,
réalisé par Carmen Castillo,
1h40
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