4 mai 2016 | Mise à jour le 14 février 2017
Un style très reconnaissable, un ton ironique, l'empathie avec les faibles, le tout inscrit dans un carré, tel était le dessin de Philippe Honoré à retrouver dans sa « Petite anthologie du dessin politique ».
Profondément militant, au sens noble du terme, Honoré avait mis sa plume et son talent au service d'une haute idée de la justice. Si ses dessins pouvaient être cinglants, ils ne l'étaient que pour défendre des valeurs humanistes. Son travail de dessinateur de presse, lié à l'actualité, n'en était pas moins souvent intemporel par les thématiques qu'il traitait. Les droits humains, la protection de l'environnement, le rejet des dogmes religieux…
Cette « Petite anthologie du dessin politique » qui porte sa signature si célèbre et picturale, elle aussi inscrite dans un carré, s'ouvre sur un texte à la fois touchant et retenu de sa fille Hélène. Elle y rappelle combien son père s'élevait contre le « mépris de classe ».
Assassiné le 7 janvier 2015 dans les locaux de Charlie Hebdo, Honoré, comme ses confrères, a laissé un grand vide. L'homme et l'artiste, son dessin, ses rébus littéraires, ne seront pas remplacés. Ils font partie de tout ce qui fait que tous les journaux auxquels il a contribué en ont été… honorés et sont aujourd'hui un peu orphelins.
« Petite anthologie du dessin politique »
de Philippe Honoré.
Éditions de La Martinière.
288 p. 25 €.