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Industrie automobile

PSE catastrophique chez U-Shin Nevers

18 janvier 2021 | Mise à jour le 18 janvier 2021
Par | Photo(s) : Google StreetView
PSE catastrophique chez U-Shin Nevers

Le sous-traitant automobile U-Shin annonçait avant Noël la suppression d'environ 200 emplois dans ses effectifs. Dont près de la moitié des salariés de son site de Nevers, où sont fabriqués antivols et serrures. Les salariés et leur syndicat CGT portent des solutions susceptibles de garantir la pérennité de l'entreprise.

« Comment veux-tu prendre cela bien ? On t'annonce un PSE dans lequel tu as de grandes chances d'être licencié juste avant Noël et ça, dans un bassin d'emploi qui n'est déjà pas terrible », gronde Laurent Blanchet, délégué syndical central de l'usine U-Shin sur le site de Nevers, où sont fabriqués antivols et verrous de portes pour les constructeurs automobiles, Renault, Peugeot et autres.

Un poids économique important pour le territoire

Une juste colère au vu du programme annoncé par la direction de ce sous-traitant, qui prévoit ni plus ni moins que de « supprimer la moitié des effectifs, soit près de 200 postes sur les 410 de l'usine neversoise d'ici à 2022 ». « Énorme dans un département de la Nièvre qui ne compte que 200 000 habitants. D'autant que, si nous sommes fournisseur direct, derrière, les gars de la sous-traitance vont aussi être impactés », prévient Laurent.

C'est que le temps est loin où l'entreprise, qui s'appelait alors Nieman, était devenue synonyme d'antivols et de serrures. Passée entre les mains de Valéo, du japonais U-Shin et, depuis avril 2019, d'un autre industriel nippon, MinebeaMitsumi, l'entreprise a connu PSE, économies et manques d'investissements.

« Le marché en tant que tel ne va pas disparaître comme cela, le blocage de la colonne de direction est obligatoire, c'est demandé par les assurances », souligne le délégué syndical. « Mais aujourd'hui, avec des constructeurs qui nous assassinent en exigeant toujours plus de baisses des coûts, on ne peut plus fabriquer avec des marges suffisantes pour survivre. » Et les avancées technologiques, notamment électroniques ou numériques, n'arrangent pas les choses.

Garantir la pérennité de l'entreprise

Si le syndicaliste « prend acte de ces suppressions de postes et va les combattre comme il se doit », se pose aussi la question du devenir du site. « MinebeaMitsumi veut créer quatre divisions en Europe, dont une “Composants”, à laquelle nous serons rattachés, chargée de développer de nouvelles productions qui, à terme, pourraient venir sur le site de Nevers. »

Une solution qui garantirait la pérennité de l'entreprise, mais sur laquelle il se montre prudent. Non sans raison. « Soit on fait une épuration des effectifs pour rendre la mariée plus belle afin de nous revendre, soit on réindustrialise. Or dans le livre 2 du PSE, quarante pages portent sur les suppressions d'emplois et deux sur l'avenir du site sans pour l'instant d'engagement précis, sans quoi que ce soit sur le financement de nouvelles productions. »

« Nous avons des propositions à faire », plaide le délégué syndical qui affirme qu'avec « un peu plus d'investissements, on arrivera à fabriquer des pièces avec des marges suffisantes pour ne pas se retrouver dans la même situation dans quelques années. Il faut juste obliger MinebeaMitsumi à investir et dans l'humain aussi. Parce que supprimer ces postes sans en créer pour de gens compétents pour notre avenir, cela n'a pas de sens. »

Une « démarche » pour laquelle les salariés ont déjà reçu le soutien des instances fédérales de la CGT mais aussi du Préfet de la Nièvre qui a écrit au ministère des Finances, et qu'ils entendent bien porter hors des murs d'U-Shin dans les semaines à venir. « Il s'agit de l'avenir de notre site et de celui d'un bassin d'emploi beaucoup touché. »

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