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DISCRIMINATIONS

Racisme au travail : l’urgence d’agir

24 octobre 2024 | Mise à jour le 24 octobre 2024
Par | Photo(s) : © Jeanne Frank / Divergence
Racisme au travail : l’urgence d’agir

Apartheid professionnel, l'amère expérience du racisme systématique qui structure le marché du travail français.

Trop souvent banalisé, le racisme au travail est minimisé en France. Le patronyme ou la couleur de peau constituent pourtant un plafond de verre bien réel. Et même quand les discriminations sont identifiées, il n'est pas simple d'obtenir réparation. Un racisme qui fait le jeu d’un capitalisme prospérant sur les inégalités. Cette enquête est à retrouver dans le numéro 11 du trimestriel la Vie Ouvrière consacré à l'entreprise.

« J'ai un rôle pour une personne comme vous. » Cette petite phrase, la comédienne Hyam Zaytoun l'a souvent entendue au cours de sa carrière au théâtre et au cinéma. Bien que formée au Conservatoire national supérieur d'art dramatique, elle n'a jamais pu accéder aux textes du répertoire classique ou contemporain, seulement celui de la francophonie. La faute à son patronyme ou sa couleur de peau ? « Le milieu s'imagine très progressiste et universaliste, juge l’actrice, mais le théâtre est très blanc, bourgeois, hétéro-normé. » Membre de l'Association des acteur.ices (ADA) fondée en 2021 pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles, ainsi que toutes formes de discriminations, la comédienne fait état d'un racisme qui ne dit pas son nom : « Les récits sont trop souvent stéréotypés et écrits du point de vue dominant. Le jeune homme arabe vivra en banlieue, l'asiatique sera restaurateur. Ces clichés sont nocifs et s'ajoutent au racisme de la société. »

Rue de Flandre, au standard de la permanence parisienne de SOS Racisme, l'équipe de juristes reçoit plusieurs dizaines de coups de fil par jour. Elle établit un premier diagnostic et qualifie les faits sur le plan juridique. « Le fait de réaliser qu'on est victime de discrimination n'arrive pas tout de suite, remarque Ester Mbikinkam, chargée de mission au sein du service juridique. On commence par se demander ce qu'on a fait de mal avant de réaliser que la mise à l'écart vient de la couleur de peau, de notre nom, des origines. Le premier pas est de comprendre quels sont ses droits. Et il est difficile d'apporter des preuves si des collègues n'ont pas ouvertement tenu des propos racistes. »

Le matin même, cette juriste a réceptionné l'appel d'une salariée du secteur de la santé traitée de « négresse » par une collègue. Dans ce cas, l'association conseille dans un premier temps d'alerter la direction, tenue en tant qu'employeur d'agir du fait de ses obligations en matière de santé et sécurité. « On suggère d'essayer d'abord la médiation car les procédures contentieuses sont longues et coûteuses. Le salarié discriminé peut saisir les prud'hommes, l'inspection du travail et se mettre en relation avec les délégués du personnel ou les syndicats, précise la juriste. Beaucoup de personnes sont très fatiguées et finissent en arrêt maladie. Mais la plupart

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