Reprise d’antennes
Au sortir du plus long conflit dans l'histoire de Radio France, c'est un peu la gueule de bois. Il aura fallu 28 jours de grève pendant lesquels les salariés de la Maison ronde ont montré leur attachement aux valeurs de la radio publique pour qu'enfin les négociations s'ouvrent autour du plan stratégique, proposé par la direction. «Lourd de menaces pour la production, les antennes, les métiers, accompagné d'un plan de suppressions d'emplois, il reste à combattre», prévient la CGT. Pour l'heure, rien n'a vraiment bougé sur ce qui fâche : mise en commun d'une partie des émissions du réseau France Bleu, plan de quelque 300 départs volontaires, coût des travaux de rénovation…
Nommé le 8 avril par la ministre de la Culture, le médiateur Dominique-Jean Chertier accompagnera les discussions entre direction et syndicats, qui doivent aboutir d'ici l'été à la signature du contrat d’objectifs et de moyens, feuille de route de Radio France pour les années 2015-2019.
L'intersyndicale – CFDT, CGT, SNFORT, Sud et Unsa – mettait en avant, le 15 avril, lors du conseil d'administration, quelques questions restées sans réponse, notamment sur le plan de suppressions d'emploi : «Le médiateur demande le respect d'une “méthode de dialogue social prenant appui sur des diagnostics partagés”. Le diagnostic sur la nécessité d'un plan de suppressions d'emplois n'étant pour le moment en rien partagé, peut-on considérer que ce plan n'existe pas en l'état ?» Les négociations promettent d'être âpres, gageons que la mobilisation sans précédent du personnel fasse pencher la balance du bon côté.