Le fascisme ne passera pas ?
Romancier et réalisateur militant, Gérard Mordillat s’engage cette fois-ci dans une bande dessinée dans laquelle, en compagnie de Sébastien Gnaedig, il suit l’ascension,... Lire la suite
Mars 1871. Fils de bourgeois ayant abandonné ses études de droit pour se consacrer à la caricature dans un Paris exsangue après le siège de la capitale par les Prussiens, Raoul Avoir fait désormais partie de ces « citoyens artistes » bohèmes qui raillent le « gouvernement de défection nationale » monarchiste parti se réfugier à Versailles, mais qui exige le paiement des loyers quand les ateliers restent fermés.
Devenu commissaire dès les premiers jours du soulèvement, Raoul se retrouve entrainé avec bon nombre de ses amis, peintres, graveurs, « rapins » de tous poils, mais aussi journalistes et enseignants dans cette aventure que Gustave Courbet, lui-même plus que partie prenante dans cette insurrection, qualifiera de « vrai paradis » : la Commune.
Une aventure qui se concrétisera pour ces derniers par un engagement dont on devine certes les questionnements et les réflexions, mais aussi, surtout, le caractère social très marqué en faveur des plus déshérités, et ce, à tous les niveaux de cette « république » qui s'installe à Paris : éducation, justice, police, santé ou encore émancipation des femmes.
Certains d'entre eux se voient alors confier, à l'image de Raoul désormais propulsé commissaire et embarqué dans la résolution d'un meurtre aux accents très japonisants, des postes de la plus haute importance, de la plus haute responsabilité dans l'administration de la Commune ou le commandement des bataillons de la Garde nationale.
L'épopée sociale et ouvrière durera moins d'une dizaine de semaines. Elle se finira dans un bain de sang par les troupes de Thiers qui reprendront la capitale. Sonnant alors pour Raoul et les « communards » l'heure des jugements et des condamnations. Avec, au bout, les peines de prison ou les déportations, l'exil volontaire pour les plus chanceux.
Documents d'époque, gravures de presse, caricatures, affiches, dessins et même photographie des « Versaillais pénétrant dans le fort d'Ivry le 8 mai 1871 » parsemés tout au long de l'album, hommes et femmes de chair et de sang comme le peintre Gustave Courbet, président de la Fédération des artistes qui finira exilé, le journaliste Jules Vallès, fondateur du Cri du peuple qui lui aussi devra quitter la France, l'institutrice Louise Michel, le peintre Lucien Henry, tous deux déportés en Nouvelle-Calédonie, mais encore Bracquemond, à qui l'on doit l'introduction du japonisme en France, ou le photographe Braquehais, incarnant aux côtés des personnages de fiction le récit… ce roman graphique écrit par deux historiens s'ancre de plain-pied dans une histoire qui n'a hélas rien de fictif.
Et témoigne avec force de l'implication des artistes et de ceux que l'on qualifierait aujourd'hui d'« intellectuels » dans cet idéal « révolutionnaire » que représentait alors la Commune. Au sacrifice de leur vie parfois. Un bel hommage dessiné, tout en crayonné noir et blanc rehaussé de quelques pointes de rouge ou de sépia…
Romancier et réalisateur militant, Gérard Mordillat s’engage cette fois-ci dans une bande dessinée dans laquelle, en compagnie de Sébastien Gnaedig, il suit l’ascension,... Lire la suite
Une bande dessinée revient sur l’épopée de Lorraine Cœur d’Acier, radio qui depuis mars 1979 émit pendant 2 ans sur le bassin lorrain. Lire la suite