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SNCF

Sur la SNCF, la concertation ne rassure personne

6 mars 2018 | Mise à jour le 6 mars 2018
Par | Photo(s) : Jean-Claude Coutausse / Divergence
Sur la SNCF, la concertation ne rassure personne

Concertations sur la réforme du système ferroviaire : Élisabeth Borne, ministre chargée des Transports rencontre Laurent Brun, secrétaire général de la fédération CGT des cheminots, et Thierry Nier, secrétaire général adjoint, au ministère des Transports à Paris, jeudi 1er mars 2018

Les syndicats de cheminots qui avaient convenu le 27 février de se rendre aux concertations organisées par le gouvernement « pour porter leur refus du démantèlement du service public ferroviaire et du recours aux ordonnances » sont ressortis inquiets, mais toujours déterminés de leurs premières entrevues.

Reçus le 1er mars au ministère des Transports, les syndicats de cheminots se sont dits inquiets à l'issue de leurs premières rencontres bilatérales. La CGT Cheminots, « n'est pas rassurée du tout », a dit son secrétaire général Laurent Brun. Il y a eu « beaucoup d'échanges, mais pas beaucoup de marges de manœuvre », a-t-il ajouté. La CGT participera « sans beaucoup d'illusions » à la concertation de deux mois. « Au-delà de la concertation, nous voulons de la négociation, nous n'avons pas eu gain de cause » et le gouvernement reste « ferme » sur le statut a résumé Laurent Brun.

Cédric Robert, ajoutant pour la CGT : « On ne peut discuter à peu près de rien. On est clairement dans une stratégie de passage en force de la part du gouvernement ». L'Unsa a, elle aussi, insisté sur la nécessité d'une « négociation », déplorant un calendrier « extrêmement » serré. Sud-Rail s'est trouvé face à « un gouvernement qui ne souhaite pas discuter », avec « un calendrier absolument démentiel » et « aucune marge de manœuvre ». Quant à la CFDT, elle a dénoncé « un simulacre de concertation » et aussi critiqué « un calendrier trop court vu la complexité des sujets à traiter ».

Les syndicats veulent négocier

La première séquence des quelque 70 réunions de la concertation est donc plutôt un « bide » pour Elisabeth Borne, la ministre des Transports. Les quatre syndicats représentatifs de la SNCF se sont donné rendez-vous le 15 mars pour décider d'une éventuelle grève, au vu du résultat de la concertation et du contenu du projet de loi d'habilitation des ordonnances que devrait présenter le gouvernement le 14 mars.

Mais dès jeudi dernier, les fédérations syndicales ont déposé une alerte sociale, première étape pour pouvoir appeler à la grève. « Si le gouvernement devait choisir le passage en force, elles appelleraient les cheminots à agir par la grève et le Premier ministre porterait alors toute la responsabilité du conflit dur qui s'en suivrait ». Si tel devait être le cas, le gouvernement « prendra toutes les dispositions nécessaires » pour minimiser l'impact de la grève sur les clients de la SNCF a assuré Elisabeth Borne, la ministre des Transports, lors du Grand Jury RTL ce dimanche.

La meilleure des options serait sans doute de ne pas violer la démocratie sociale par des concertations dont les syndicats ressortent avec le sentiment que tout est écrit d'avance. C'est le meilleur service que ce gouvernement pourrait rendre aux usagers.