11 juillet 2014 | Mise à jour le 25 avril 2017
Le kidnapping de trois jeunes colons Israéliens, qui ont été tués, et à quoi a succédé l’assassinat d’un jeune Palestinien brûlé vif, a été pour le 1er ministre israélien le prétexte d’une vaste offensive militaire en Palestine occupée puis de bombardements intensifs ciblant plus particulièrement la bande de Gaza, ayant fait des dizaines de morts, des centaines de blessés et des destructions en masse. De leur coté, des groupes armés palestiniens tirent des roquettes artisanales en direction d’Israel. Des milliers de Palestiniens dont de très nombreux enfants et des élus sont dans les prisons israéliennes.
La situation gravissime à laquelle doivent faire face les journalistes palestiniens a été au centre d'une conférence (mi-juin) à Ramallah qui s'est déroulée en pleine opération de répression et de prise en otage de la population de Cisjordanie menée par l’armée israélienne suite à l'enlèvement le 12 juin près d'Hébron de trois jeunes Israéliens, retrouvés morts depuis.
Le syndicat des journalistes palestiniens (PJS) avait réuni à l'occasion de « l'année de solidarité avec le peuple palestinien », décrétée par les Nations unies, plusieurs dizaines de délégués de syndicats arabes et de la Fédération internationale des journalistes (600.000 membres).
Après une minute de silence à la mémoire des journalistes « martyrs tués par les balles des forces d'occupation israéliennes » lors de l'accomplissement de leur mission, celle d'informer, le PJS a révélé à cette occasion qu'au moins 30 journalistes étaient actuellement détenus dans les prisons israéliennes et ce sans jugement. Parmi eux 14 journalistes embastillés ont observé une grève de la faim pour s'élever contre les conditions de détention.
Ces dernières années plus de 200 journalistes ont été blessés par Tsahal, ont indiqué les dirigeants du PJS.
Jeudi 10 juillet 2014
Troisième jour de l'offensive militaire israélienne sur la bande de Gaza, bilan 93 morts,
dont 30 enfants,
16 femmes.
Plusieurs journalistes ont témoigné des nombreuses exactions auxquelles ils sont soumis de la part des soldats israéliens : arrestations, tortures, confiscation et même destruction du matériel, notamment des appareils photos et cameras. Un photographe a raconté comment il avait été battu par des militaires pour avoir pris des photos lors d'une manifestation. Le journaliste a été placé dans un véhicule où il a été frappé, avant d'être abandonné sur un terrain vague le visage en sang. Un autre a témoigné des tirs volontaires de gaz lacrymogènes des forces israéliennes en direction des journalistes ayant entrainé son. Il a du être hospitalisé après avoir inhalé ces gaz.
Le but de ces opérations visent clairement à empêcher la libre circulation des journalistes palestiniens afin de les dissuader d'informer sur la situation qui prévaut en Palestine occupée, situation marquée par la poursuite de la colonisation et la construction du mur d’annexion.
Il a été impossible pour nombre de journalistes palestiniens de couvrir la récente visite du Pape dans cette région, tout comme il leur est difficile de se rendre de Cisjordanie à Gaza.
Le PJS a pour toutes ces raisons appelé à la solidarité pour faire libérer les journalistes emprisonnés et relancer la campagne internationale auprès de l'ONU pour obtenir le droit de libre circulation pour permettre aux journalistes de faire leur métier et de se rendre là où se déroulent des événements. Le syndicat palestinien a appelé à cette occasion à travers les délégués étrangers présents (dont un représentant du SNJ-CGT) la communauté internationale à faire pression sur le gouvernement de Netanyahou pour qu'il cesse sa politique d'agression contre les journalistes palestiniens.
Peu après cette rencontre, qui a été marquée par un moment fort de solidarité envers les confrères palestiniens et leur syndicat, la FIJ a dénoncé une agression de l’armée israélienne contre des journalistes de la télévision publique palestinienne qui filmaient une intervention des troupes israéliennes contre le camp de réfugiés de Shufat près de Jérusalem. Les trois journalistes présents sur les lieux ont été visés par des tirs de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc (balles réelles entourées de caoutchouc) dirigés intentionnellement contre eux, selon le PJS. Deux des journalistes ont été blessés. Le président de la FIJ Jim Boumelha a réagi en appelant Israël « à mettre un terme à l'attitude méprisante du gouvernement israélien et de ses forces envers les journalistes palestiniens ».
“La liberté de la presse est bafouée » à travers de tels actes a poursuivi le dirigeant de la FIJ affirmant que « les journalistes palestiniens sont blessés ou tués tout simplement parce qu'ils font leur travail et rapportent la vérité » sur les événements.
Jim Boumelha a conclu en appelant le gouvernement israélien « à mettre fin immédiatement à ces effusions de sang ».
Depuis, la tension n'a fait qu'empirer et notamment à Gaza soumis à un bombardement massif de l'aviation israélienne qui a fait mardi au moins 17 morts après le tir de roquettes sur le territoire israélien. Israël a autorisé le rappel de 40.000 réservistes en prévision d’une possible offensive terrestre contre la bande de Gaza.
L’armée israélienne a lancé depuis 2006 plusieurs offensives dans la bande de Gaza. La dernière a duré du 14 au 21 novembre 2012 et fait 177 morts Palestiniens, en majorité des civils. En 2008-2009, plus de 1700 morts. Gaza demeure assiégée depuis des années.