Le gouvernement indien plie face aux agriculteurs
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Une photographie a été prise du groupe, rassemblé dans le patio de la centrale de Montreuil. Le but : envoyer le cliché au travailleurs indiens de l'usine Maruti Suzuki pour leur rappeler le soutien de la centrale syndicale française. Le 18 mars dernier, 13 dirigeants syndicaux de l'usine ont été condamnés à perpétuité suite à une grève survenue en 2012.
La méthode n'est pas anodine. « En Asie, ce type d'actions est important », explique Sylvain Goldstein, du pôle International de la CGT. Les syndicalistes asiatiques « s'en servent ensuite pour mettre sur les réseaux sociaux, dans la presse, pour faire savoir qu'ils ne sont pas tout seul. » D'autant plus, continue-t-il, qu'une image est compréhensible par tous, indépendamment de la langue ou de l'alphabétisation des travailleurs.
En parallèle, la CGT a lancé une campagne de pression sur l'ambassadeur indien en France. Deux lettres lui ont été écrites par le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, l'une avant, l'autre après le prononcé du verdict dans l'affaire de l'usine Maruti Suzuki, dans lesquelles le représentant de la CGT rappelle notamment l'atteinte aux libertés syndicales que constitue cette décision.
En 2012, le directeur de l'usine Maruti Suzuki fut retrouvé mort, carbonisé, suite à l'incendie des locaux de l'entreprise. L'incendie étant survenu lors d'une grève en soutien à un ouvrier de la caste des « intouchables », mis à pied après une altercation avec un responsable de l'entreprise sur fond de discrimination en raison de sa caste, les syndicalistes ont, très vite, été accusés d'homicide et l'ensemble des 2 300 salariés de l'usine licenciés.
« L'affaire reste pourtant trouble et l'absence d'enquête sérieuse avant le procès n'a pas permis d'éclaircir les circonstances précises de ce décès », souligne Sylvain Goldstein. La direction accusant les ouvriers d'avoir prémédité les violences, ces derniers pointant du doigt des « hommes de main » embauchés par la direction pour les intimider et les provoquer, une méthode « classique », selon Sylvain Goldstein.
Pour lui, ces accusations ont surtout été, pour la direction, le moyen de « faire le ménage » dans une entreprise où les salariés étaient parvenus à monter un syndicat. Depuis, l'usine a été reconstruite, et tourne essentiellement grâce à des robots productifs.
Les syndicalistes encouraient la peine de mort. Dans la même affaire, quatre autres syndicalistes sont condamnés à une peine de 5 ans de prison, 14 ont été libérés après avoir purgé « une peine suffisante » lors de leur détention provisoire, mais écopent tout de même d'une amende et 114 ont été acquittés. La CGT a condamné une « attaque frontale contre le droit des travailleurs de se syndiquer et, plus généralement, contre les libertés syndicales. »
« Depuis l'élection à la tête du pays du nationaliste hindou Narendra Modi, en 2014, les attaques contre le syndicalisme se multiplient en Inde », décrit Sylvain Goldstein, et la désignation récente d'un moine extrémiste comme ministre en chef de l'Uttar Pradesh, région où se trouve précisément l'usine Maruti Suzuki, « ne laisse présager, selon le syndicaliste français, rien de bon pour les travailleurs indiens. »
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