20 juin 2021 | Mise à jour le 20 juin 2021
Depuis mardi dernier, les personnels de l'Association toulousaine pour l'éducation et l'apprentissage des jeunes en situation de handicap sont en grève contre le « chantage au PSE » de leur direction. Ils seront ce lundi 21 juin devant le siège de l'ARS…
« Mettre des mômes qui ont entre 4 et 11 ans en plein cagnard, dans une cour en béton, alors que, à partir de 33° C, le facteur de risques s'aggrave chez ceux qui présentent une petite déficience physique ou psychique, c'est ça répondre aux besoins des personnes que l'on accompagne ? », interroge Maya Vair-Piova, psychologue de profession et élue CGT du CSE de l'Association pour l'éducation et l'apprentissage des jeunes. Structure médico-éducative installée à Toulouse, en Haute-Garonne, accueillant aujourd'hui « environ 180 enfants et adolescents en situation de handicap ».
Si pour l'équipe pluridisciplinaire qui l'entoure, psychiatres, psychologues, orthophoniste, psychomotricienne, éducateurs… la réponse est non, ce n'est pas l'avis de la nouvelle direction de cette association née pendant la guerre, connue jusque là pour son engagement social.
Prétextant une sur-dotation de 1 million d'euros versée par l'ARS, celle-ci est en effet engagée dans une chasse aux économies concrétisée par la menace d'une suppression de 25 emplois, sur 180. À moins que les salariés ne soient prêts à revenir sur un « accord RTT remontant au temps où l'association était dans un lycée professionnel et bénéficiait des vacances scolaires », ce qui leur octroie quelques semaines supplémentaires de congés.
Chantage au plan social
Un « chantage au plan social » d'autant moins acceptable que, comme le rappelle Maya, « dans le médico-social, c'est la catastrophe. On a perdu 30 % de pouvoir d'achat depuis de début des années 2000, nos salaires sont inférieurs de 25% à la moyenne des salaires interprofessionnels et en terme d'accidents du travail et de maladies professionnelles, on est premier ! Devant le bâtiment. Et cela monte chaque année. » Sans oublier que, si « avant, on était plutôt sur de la déficience légère, depuis quelques années, on accueille des enfants avec des pathologies de plus en plus lourdes. C'est plus compliqué et le travail s'intensifie. »
Bref, la goutte d'eau de trop dans le vase de la colère latente des salariés de l'APEAJ. Qui, dans leur grande majorité, décidaient d'une grève reconductible débutée mardi dernier, 15 juin. Avec trois points de revendications principaux : « avoir confirmation du plan social et de la menace qui pèse sur ces 25 salariés, avoir tous les indicateurs tarifaires pour comprendre cette sur-dotation de 1 millions d'euros, attendre la fin de l'expertise économique et financière que nous avons demandée pour faire des choix parmi les leviers d'action identifiés pour nos propositions », détaille la représentante syndicale.
Les personnels vont se faire entendre
Une voix, des revendications que tous comptent bien faire entendre ce lundi 21 juin. Devant leurs établissements tout d'abord, avant de se rendre au siège de l'ARS toulousaine où une délégation sera reçue. Après, c'est en AG que la suite du mouvement sera décidée. « On est en grève jusqu'à lundi inclus, ça c'est sûr », confirme Maya Vair-Piova, qui s'avoue, comme ses collègues, déterminée. « Il faut que nos conditions de travail soient respectées, mais c'est surtout pour ces enfants que l'on fait ça. Qu'est-ce que l'on veut pour eux ? »