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Le Spectacle se mobilise contre la casse du Code du travail

Denis Gravouil
26 juin 2017 | Mise à jour le 26 juin 2017
Par | Secrétaire général de la fédération CGT du Spectacle
Comme dans toutes les professions, le projet de casse du Code du travail commence à susciter les pires inquiétudes. Un exemple parmi d'autres : le contrat de chantier. Depuis des années, certains employeurs, notamment chez les télédiffuseurs, en rêvent, sous forme de « contrat de grille » ou de « contrat d'émission ».

Ainsi, les employeurs pourraient licencier lorsqu'une émission ne serait pas reconduite, lorsqu'une saison se terminerait… Il s'agit à la fois d'une attaque contre le CDI et les règles de licenciement de l'emploi permanent, mais c'est aussi la remise en cause du contrat à durée déterminée, qu'on ne peut rompre avant son terme (sauf en cas de faute grave ou lourde).

Il est bien question de rendre les salariés disponibles selon le bon vouloir des employeurs, mais sans obligation pour ceux-ci de fournir un travail à durée indéterminée lorsque l'activité est permanente ou à durée déterminée lorsque l'objet, par exemple la réalisation d'un film ou d'un spectacle, le nécessite, encadré par les conditions de recours aux CDD, dits « d'usage ».

La casse des conventions collectives que nous avons patiemment construites, au fil de luttes parfois très dures, comme ce fut encore le cas ces dernières années, par exemple dans le cinéma, est une menace grave pour les artistes et techniciens intermittents du spectacle : elle serait une bénédiction pour certains employeurs adeptes du dumping social et un danger pour des femmes et des hommes amenés à négocier leur contrat de travail vingt ou trente fois par an !

Que va devenir le régime des intermittents du spectacle dans la future réforme de l'assurance chômage dont le financement par la CSG, plutôt que par la cotisation, est une remise en cause de la protection sociale ? Pas plus que les autres salariés, ou les privés d'emploi, nous ne voulons d'un minimum social, augmenté d'un régime complémentaire insuffisant et facilement privatisable !

Dans le même temps, la politique culturelle du gouvernement Macron est tout inspirée par une logique de concentration, de création de « champions européens », bref de marchandisation de la culture, a contrario de la diversité et de la médiation au plus près du terrain par des acteurs publics.

Les salariés de nos secteurs, les auteurs dont nous défendons la situation particulière, prennent conscience de tous ces risques et seront au rendez-vous aux côtés de toutes les femmes et les hommes du monde du travail en lutte !