Nécessaires convergences
Les syndicats CGT des Bouches-du-Rhône se sont retrouvés le 26 février pour débattre de la situation de leurs entreprises, du maintien et du développement de l’emploi.... Lire la suite
Difficile de résumer en quelques mots les enjeux du 51e congrès de la CGT, qui s'ouvre ce matin, 18 avril à Marseille, pour cinq jours de débats. Une chose est sûre en revanche : il sera en prise directe avec l'actualité sociale.
C'est en substance ce qu'a souligné Philippe Martinez, secrétaire général de la confédération, invité par l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis) mercredi dernier.
Au-delà des différents rapports et des chapitres du document d'orientation soumis au débat, il a mis en lumière quelques-uns des sujets majeurs qui devraient être abordés. Parmi eux, la conception du syndicalisme de la CGT, sa volonté à la fois de contester, et de proposer des alternatives sociales dans le pays. Un syndicalisme qui ne se laisse pas enfermer par des formes diverses d'institutionnalisation, mais se veut d'abord au plus près des salariés (actifs comme privés d'emploi), dans toute leur diversité, sans oublier personne.
La CGT par exemple syndique, et massivement, les travailleurs sans papiers. Tout cela suppose de questionner les modes d'organisation syndicale. Il s'agit aussi de réfléchir à la façon de s'adresser à tous ceux qui, sans lien de subordination juridique directe avec l'employeur, dépendent cependant d'autres formes de lien de subordination, qu'ils subissent l'ubérisation du travail ou aient dû devenir « autoentrepreneurs »…
Autre sujet : le syndicalisme rassemblé et l'unité d'action, qui suscite également d'importants débats. En jeu : une démarche sans exclusive, sans partenaire privilégié, permettant de discuter avec tous et d'avancer avec tous ceux qui le souhaitent aussi.
Notamment, la dernière période l'a confirmé, avec les organisations de la jeunesse…
La question de la place de la CGT au sein du syndicalisme européen et international, dans un monde d'inégalités croissantes et de dumping social mondialisé, suscitera probablement un moment fort du congrès, entre exigences revendicatives et de luttes, et exemples de solidarité.
Ainsi du travail avec les salariés de McDo aux États-Unis, de l'engagement pour le désinvestissement d'Orange dans les colonies israéliennes en Palestine occupée, ou encore des initiatives avec les travailleurs détachés.
Interrogé sur l'actualité sociale, Philippe Martinez a redit l'exigence syndicale de retrait du projet de loi dit « travail », un texte qui créerait un Code du travail différent d'une entreprise à l'autre. Il s'agit de refuser la régression sociale et de promouvoir au contraire des droits nouveaux. Quant à participer aux Nuits Debout, nombre de militants de la CGT le font, et interviennent…
Mais si la confédération se félicite de l'existence de lieux de débats, de forums citoyens, elle entend pour sa part intervenir sur son champ spécifique, celui de la transformation sociale. Notant que ces Nuits Debout sont nées en prolongation du mouvement syndical et social contre le projet de loi, Philippe Martinez a aussi plaidé en faveur de forums de débats au sein des entreprises elles-mêmes, sur les lieux de travail…
La NVO, pour sa part, souhaite un bon congrès aux délégués et déléguées au parc Chanot à Marseille. Elle rendra compte chaque jour des moments importants du congrès, en même temps que de l'actualité sociale.