Ozon est le cinéaste caméléon du cinéma français. Il s'attaque ici à l'identité sexuelle, aux amours trans-genres, aux relations extra-conventionnelles, plus qu'à l'adultère. Dans un contexte sociétal traversé par la question du mariage pour tous, Ozon assume un scénario énigmatique et radicalement progressiste.
Elles sont deux copines d'enfance fusionnelles, des âmes sœurs de toujours. Au décès de Laura, des suites d'une longue maladie, Claire sombre dans la dépression. Mais quand elle découvre que le mari de son amie se travestit avec les affaires de sa femme pour faire son deuil, une nouvelle relation se noue entre eux.
Amitié, effroi, complicité, attirance, rejet, les sentiments se transforment au gré du repositionnement intime des personnages… La scène d'ouverture où un corps de femme se fait habiller et maquiller en mariée pour être enterré inscrit d'emblée le film dans une parenté avec le cinéma almodovarien. L'adultère dans l'ambiance cossue des maisons résidentielles chic rappelle, lui, le cinéma de Claude Chabrol.
Mais, ce thriller sentimental ou mélodrame à suspense porte également les influences de Vertigo d'Hitchcock et, par certains aspects, de Certains l'aiment chaud de Billy Wilder. Ozon est le cinéaste caméléon du cinéma français. Son œuvre multiple en témoigne avec notamment Sous le sable (2001), le drame funèbre et hommage à son actrice, Huit femmes (2001), la comédie policière, Angel (2006), le film d'époque, Ricky (2009), le film fantastique…
Il s'attaque ici à l'identité sexuelle, aux amours trans-genres, aux relations extra-conventionnelles, plus qu'à l'adultère.
Dans un contexte sociétal traversé par la question du mariage pour tous, Ozon assume un scénario énigmatique et radicalement progressiste, qui n'avait nul besoin d'un épilogue pontifiant.
Anaïs Desmoustier et Romain Duris donnent toute son épaisseur à ce couple étrange, déconcertant, hors cadre. Mais en lui donnant l'opportunité d'incarner aussi Virginia, Ozon révèle un acteur délicat et dérangeant dans sa capacité de transformation, une prouesse que le cinéma américain n'est pas le seul à savoir faire.
Une nouvelle amie, réalisé par François Ozon. 1h47