À Paris, les livreurs à deux-roues se dotent d'un syndicat CGT
Le premier syndicat CGT des entreprises de livraison deux-roues de Paris vient d’être créé, samedi 26 juin. Avec cette ambition : doter tous les travailleurs des... Lire la suite
« Améliorer les conditions de travail, voilà pourquoi je me bats aujourd'hui. » Sara Zerouali compte parmi la poignée de coursiers à vélo bordelais, auto-entrepreneurs, qui a créé le premier syndicat de coursiers à vélo de France : « L'expérience d'un collectif, avortée à Bordeaux, n'a permis aucun débouché, déclare l'étudiante qui sillonne les rues de la préfecture girondine pour Deliveroo. Le syndicat, par les solidarités qu'il crée, permet de mieux nous organiser et nous protéger en fédérant davantage de moyens et de force. C'est important pour faire face aux plateformes. »
À la suite des exploitants de voiture de transport avec chauffeur (VTC), également enregistrés auprès de l'Urssaf sous le statut d'auto-entrepreneur, les coursiers à vélo déchantent. La fermeture de la plateforme de livraison de repas à domicile, Take Eat Easy, a révélé la réalité d'une économie qui paupérise et précarise au nom de la liberté et de la flexibilité. Une étude de l'Insee publiée à la fin de l'année dernière indique notamment que le revenu moyen des auto-entrepreneurs, environ 410 euros, est inférieur au montant du revenu social d'activité (RSA). « La proposition d'un contrat commercial plutôt qu'un contrat de travail peut paraître alléchante de prime abord, explique Loïc Notais, responsable de la politique revendicative pour la CGT de Gironde. Des horaires libres et des revenus tirés d'une passion, sinon d'un amour pour le vélo. Et puis, chaque jour un peu plus, l'illusion de l'autonomie cède la place à une subordination propre au salariat, sans les protections et les garanties qui s'y rattachent toutefois. Les conditions de facturation et de travail se dégradent: le règlement ne se fait plus à la course mais à l'heure, les primes fondent ou disparaissent… »
Sans compter le nombre de coursiers à vélo, environ un millier à Bordeaux, qui crée les conditions d'une concurrence et d'une précarisation dont profitent pleinement les quatre plateformes présentes dans la capitale de la Nouvelle-Aquitaine. « Le syndicat n'a qu'un mois d'existence mais les débuts sont encourageants, conclut Sara Zerouali. Les discussions ont permis de faire connaître notre plateforme revendicative, aussi d'ouvrir la réflexion sur l'évolution de la profession en matière de statut, de rémunération et de garanties sociales, de convention collective aussi. » Ça sent le printemps, on dirait, chez les coursiers à vélo de Gironde…
Le premier syndicat CGT des entreprises de livraison deux-roues de Paris vient d’être créé, samedi 26 juin. Avec cette ambition : doter tous les travailleurs des... Lire la suite
Après des blocages de plusieurs comptes sur l’application UberEats, empêchant les livreurs de travailler et d’avoir une rémunération, ils ont décidé de mener plusieurs... Lire la suite