Cette campagne de l'Ugict-CGT a été lancée alors que le gouvernement inaugurait une semaine de sensibilisation (du 3 au 9 octobre) au cours de laquelle, la ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol, doit présenter ce mardi un « premier plan interministériel pour l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ».
« Nous voulons encourager toutes les femmes et les hommes à témoigner sur les réseaux sociaux de leur vécu à travers toutes ces petites phrases entendues au quotidien du genre : si on ne fait plus de réunion à 18 heures, on travaille quand ? » ou « encore une qui voudra prendre son mercredi… » expliquent Marie-Jo Kotlicki et Sophie Binet, respectivement secrétaire générale et secrétaire générale adjointe de l'Ugict.
Il s'agit de mettre en lumière et remettre en question ce « soupçon de maternité » qui pèse sur les femmes, suspectées d'être avant tout des mères ou de futures mères et donc d'être, aujourd'hui ou à terme, moins engagées dans leur travail.
Avec cette initiative, l'Ugict-CGT veut faire voler en éclats ce « plafond de mère » en provoquant une prise de conscience sur ces stéréotypes. Mais l'objectif de l'organisation spécifique de la CGT, c'est aussi de formuler des propositions concrètes pour supprimer les obstacles que rencontrent les femmes dans leur évolution salariale.
« Elles doivent se traduire par des avancées à tous les niveaux : dans la loi et les politiques publiques, la négociation de branche et d'entreprise. La négociation sur l'égalité professionnelle et la qualité de vie au travail (EPQVT), trop souvent formelle et sans contenu, doit être le lieu pour mettre en place des mesures visant à la réduction du temps de travail et de la charge de travail pour permettre un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et personnelle des salarié-e-s », affirme l'Ugict-CGT.
Qu'elles soient ou non mères de familles, qu'elles aient le projet de faire des enfants ou qu'elles se réalisent autrement, les femmes salariées qualifiées et en responsabilité sont encore largement victimes d'une inégalité criante. Les femmes cadres gagnent toujours 26,3 % de moins que leurs collègues masculins, elles accèdent moins facilement aux responsabilités et leur déroulement de carrière est plus poussif.
Les raisons des écarts de rémunération sont connues. Les femmes « subissent le temps partiel, font moins d'heures supplémentaires, bénéficient de moins de primes, travaillent dans des filières différentes (relations, soins) de celles des hommes (finances, production) », note Brigitte Laloupe dans son Pourquoi les femmes gagnent-elles moins que les hommes ?
Avec cette campagne, l'Ugict entend aussi faire de cette question des inégalités salariales femmes-hommes une question syndicale à part entière. C'est que l'enjeu est de taille, non seulement en termes de manque à gagner pour les femmes en activité puis en retraite, mais aussi un manque à gagner pour l'économie française estimé entre 80 à 310 milliards d'euros, selon un rapport récent de France Stratégie (organisme rattaché à Matignon).
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