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La tête du cortège francilien entre Place d'Italie et les Invalides
La tête du cortège francilien entre Place d'Italie et les Invalides
Des milliers de manifestants ont défilé à Paris mardi 18 octobre 2022 à l'appel d'une large intersyndicale pour « le respect du droit de grève, l'augmentation des salaires, des pensions et des minimas sociaux ». Entre 100 000 et 300 000 personnes ont manifesté à travers la France, dans la continuité du 29 septembre.
« J'ai toujours vécu à deux, aujourd'hui avec mon compagnon, auparavant avec mon frère. Seule, je ne pourrai pas m'en tirer », raconte Emeline, une pancarte accrochée au cou avec comme slogan « animateur en colère, salaires de misère ». Avec sa collègue Caroline, elle aussi animatrice près de Versailles dans un centre de loisirs dépendant d'une école maternelle, elle est venue grossir le rang des manifestants défilant à Paris de la place d'Italie aux Invalides, mardi 18 octobre, à l'appel d'une large intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, plusieurs organisations de jeunesse). Le cortège parisien, qui a réuni de 13 000 personnes selon le ministère de l'Intérieur à 70 000 personnes selon la CGT, s'ébranle derrière une banderole affichant un double mot d'ordre : le « respect du droit de grève, l'augmentation des salaires, des pensions et des minimas sociaux« . Emeline et Caroline se sentent surtout concernées par l'absence de reconnaissance salariale. « On a la chance d'être titulaires, d'avoir un contrat de 1607 heures par an. Mais cela fait douze-treize ans qu'on travaille, on gagne 1400 euros nets. Sachant que nos journées sont hachées, qu'on travaille 10 heures d'affilée les mercredis, 48 heures par semaine pendant les vacances scolaires », témoignent-elles en chœur.
Les réquisitions ont mis le feu aux poudres
Pour sa part, Clarisse Delalondre, chercheuse à EDF, ne décolère pas suite aux attaques contre le droit de grève. La spécialiste de la mécanique des fluides fait référence non seulement aux « réquisitions des salariés dans les raffineries qui ont mis le feu aux poudres et ont déclenché des grèves dans onze centrales nucléaires », mais aussi à la garde à vue de quatre agents de RTE auxquels la direction reproche d’avoir débranché la téléconduite de postes électriques lors d’une grève. « Mes collègues ont été placés en garde à vue à la Direction Générale de la Sécurité Intérieure durant 96 heures, comme pour des faits de terrorisme, alors que leur geste était une action symbolique de reprise en main de l'outil de travail », s'indigne t-elle. A ses côtés, un jeune ingénieur embauché il y a trois ans « gagne 2400 euros nets. Mes potes de promotion qui travaillent dans les banques sont à 5000 euros ». Dans la continuité de l'appel interprofessionnel du 29 septembre et plus de deux semaines après le début de la grève dans les raffineries, le cortège parisien agrège des milliers de salariés travaillant dans des crèches, à la RATP, chez Stellantis, Total énergies, à la Bibliothèque de France, dans l'audiovisuel public, les hôpitaux…
27 ans de métier, 2000 euros bruts
L'inégale répartition des richesses, l'absence de reconnaissance, la précarité, la hausse des prix et la modération des salaires sont dans toutes les bouches. Naouel Al Caix est auxiliaire puéricultrice dans le 16e arrondissement de Paris. « Je suis fonctionnaire de la ville de Paris. Après 27 ans de métier, je gagne 2000 euros bruts. Dans la foulée du Ségur, nous sommes passées de la catégorie C à B, soit une augmentation de 18,74 euros brut par mois. Les trois quarts de mes collègues vivent en lointaine banlieue, elles passent un temps fou dans les transports. Quand elles arrivent le matin, elles sont déjà crevées ». Vincent Delvalle, conseiller en mission locale à Henin-Beaumont (Pas-de-Calais) raconte que « pour la première fois dans la branche, nous avons démarré une négociation en urgence en septembre car le premier niveau de la grille s'est retrouvé en dessous du smic. Après vingt ans de mission locale, je gagne 1700 euros nets. Un collègue, père de famille de trois enfants, dont la femme ne travaille pas, a droit au RSA. Ce n'est pas normal, on devrait pouvoir vivre de son travail ». Plaidant pour « un plan Orsec » sur les salaires, le secrétaire général Philippe Martinez a promis « des suites » à ce mouvement, qui a réuni en France entre 100 000 à 300 000 personnes en France.
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