Un scrutin essentiel pour les droits des salariés
Cinq millions de salariés de très petites entreprises (TPE) sont appelés à élire leurs représentants lors des élections professionnelles du 25 novembre au 9 décembre 2024.... Lire la suite
Un bilan mitigé. Beaucoup reste à faire pour ancrer cette élection dans les pratiques syndicales et dans la tête des salariés. Néanmoins, entre la dernière élection et l'actuelle, on constate des progrès. Par exemple, ce sujet est régulièrement mis à l'ordre du jour des commissions exécutives de l'UD, si bien qu'il fait désormais partie de notre activité syndicale. Des progrès, aussi, quant à la méthode de déploiement pour aller à la rencontre des salariés des TPE. Elle est aujourd'hui bien rodée et portée par une quarantaine de militants de nos unions locales.
De façon classique : on installe un barnum estampillé CGT devant une gare RER aux heures de pointe, de 7 heures à 10 heures, avec thermos de café, thé et viennoiseries pour créer de la convivialité. Quelques militants tractent aux abords de la gare pour inviter les passants à venir partager un café sur le stand.
Là, on engage la discussion sur le travail et, si c'est opportun, on remet de la documentation ciblée sur le secteur professionnel concerné. Puis, à partir de 10 heures, on se déploie dans la ville par groupes de deux pour pousser la porte des commerces et des entreprises que l'on a préalablement repérés.
Lorsque les portes sont fermées, comme c'est le cas pour de nombreuses entreprises depuis le confinement de mars 2020, on dépose de la documentation – calendrier, cartes de visite – dans les boîtes aux lettres, ce qui nous donne une occasion de relancer ces entreprises par la suite.
Au contraire, l'accueil est généralement très bon. Les salariés ainsi que les employeurs présents sont plutôt agréablement surpris qu'un syndicat comme la CGT s'intéresse à eux. On peut dire que la curiosité l'emporte sur tout autre a priori.
Ce qui permet de parler aux salariés avec l'aval de l'employeur, sans perturber l'activité, mais également d'échanger avec l'employeur, ce qui contribue à corriger l'image d'une CGT des grands groupes. La difficulté principale qu'on s'efforce de surmonter, est celle de relier cette campagne TPE, qui n'intervient que tous les quatre ans, à un travail de structuration de l'activité syndicale.
D'où notre décision, après les élections de 2017, de maintenir une activité régulière de suivi et de rencontre des salariés entre deux élections, puis de les relancer pour le vote CGT.
Exemple, à Saint-Germain-en-Laye, une ville qui concentre beaucoup de TPE du secteur des cafés-hôtels-restaurants, où l'on se déploie plusieurs fois par an, mais avec un tract et de la documentation spécifiques à ce salariat.
Autre exemple : on couple la campagne TPE avec une autre, comme on le fait en ce moment avec notre campagne sur la protection sociale qui concerne tout particulièrement le salariat des TPE. En fait, la difficulté principale tient à nos moyens syndicaux qui ne permettent pas de renouveler ce type d'opérations aussi souvent que nous le voudrions, ni dans toutes les villes du département.
C'est au moins 1 salarié sur 5 dans le secteur privé, avec une dominante : les salariés des particuliers employeurs qui représentent près de 30 000 des quelque 110 000 salariés de TPE. Mais ceux-là sont plus difficiles à toucher puisqu'ils travaillent à domicile. Avec l'aide de Stéphane Fustec, de la CGT Commerce et Services, nous avons réussi à créer un syndicat des assistantes maternelles qui compte 60 adhérentes et qui s'est élargi aux salariés des particuliers employeurs (jardinage, ménages, aide à la personne, etc.).
Au contraire, ces salariés-là ont besoin de s'organiser syndicalement pour porter des revendications de fond. Il s'agit de métiers où, faute d'accords d'entreprise, seules les conventions collectives tiennent lieu de référence, alors qu'elles sont méconnues. Exemple, la fusion en cours de la convention collective des assistantes maternelles avec celle des salariés des particuliers employeurs.
En pleine crise sanitaire, la CGT a pesé, à la CPRI (commission paritaire régionale interprofessionnelle), dans ce dialogue social pour revendiquer et obtenir le bénéfice du chômage partiel pendant le premier confinement, puis sa prolongation lors du deuxième confinement.
Il est vrai qu'une majorité de salariés ignorent l'existence et le rôle des CPRI, mises en place en 2017. C'est pourtant là qu'on a obtenu une première belle victoire : le financement d'activités sociales et culturelles par la cotisation employeur. Un bel argument pour aller à la rencontre des salariés, les informer de leurs droits nouveaux et les convaincre de l'utilité du vote CGT.
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