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21 jours au coeur de l'illettrisme

28 novembre 2014 | Mise à jour le 6 avril 2017
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21 jours au coeur de l'illettrisme

La France compte 2,5 millions d'illettrés. Dont 7 % des personnes qui ont été scolarisées en France,  contre 9 % en 2004. L'association Mots et Merveilles, à Aulnoye-Aymeries (Nord) réalise un travail de fond pour l’acquisition des savoirs de base.

En 2011, 16 % des personnes de 18 à 65 ans résidant en France métropolitaine éprouvent des difficultés dans les domaines fondamentaux de l'écrit, et pour 11 % ces difficultés sont graves ou fortes. Parmi celles qui ont été scolarisées en France, 7 % peuvent être considérées en situation d'illettrisme, contre 9 % en 2004. Pour les générations les plus récentes, les difficultés des adultes diminuent à l'écrit, mais augmentent en calcul.

Les personnes âgées de 18 à 29 ans ont de meilleurs résultats que les générations plus âgées en lecture et en compréhension orale. Dans le domaine du calcul, la part des personnes très à l'aise baisse par rapport à 2004. Les performances en calcul se dégradent avec l'âge et l'amélioration globalement enregistrée au fil des générations n'est plus de mise chez les plus jeunes. Les femmes ont plus souvent que les hommes des difficultés en calcul, mais c'est l'inverse face à l'écrit

La France compte 2,5 millions d'illettrés (*). Pour réaliser la chance de maîtriser les subtilités de la langue de Molière, aussi bien à l'oral qu'à l'écrit, de pouvoir renseigner sans grande difficulté un document administratif, remplir un chèque ou tout simplement compter sa monnaie, il suffit de suivre l'association Mots et Merveilles.

Située à Aulnoye-Aymeries dans le Nord, l'association est installée dans une ancienne école. Ici près de quatre cents personnes -dont soixante-dix enfants- viennent chaque semaine suivre des cours de français, de mathématiques, d'informatique ou encore de Code de la route.

Au fil du documentaire, on découvre la force et l'envie de s'en sortir qui ont poussé ces femmes et ces hommes à s'affranchir de leur passé d'illettré mais aussi les blessures anciennes, les mots discriminants, la honte ou le repli sur soi dont tous ont souffert.

On ressent, en les écoutant, combien l'échange et la bienveillance sont importants pour se réapproprier le b.a.-ba de la langue française ou du calcul et enfin pouvoir s'émanciper de ses lacunes. On peut même parler d'estime de soi ou de dignité retrouvée.

Et Camille, fille aînée de Marie-Agnès, de conclure : « Si on n'a pas de vocabulaire, comment peut-on communiquer avec les autres ? Elle (sa mère) s'est épanouie, elle est là, elle existe. Avant [à la maison], c'était sans vie. »

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(*) Une personne est dite « en situation préoccupante face à l'écrit » si elle ne parvient pas à lire un texte simple et à le comprendre correctement, ou si elle ne parvient pas à écrire pour transmettre des informations simples.

Une personne est dite « illettrée » si elle est dans cette situation alors qu'elle a été scolarisée en France. Elle n'a pas bien intégré les savoirs de base ou bien les a oubliés.

Une personne en difficulté importante à l’écrit est dite « analphabète » si elle n'a jamais été scolarisée.

Enfin, une personne peut éprouver des difficultés du fait que le français est pour elle une langue étrangère (source : Insee mai 2008).

Selon le compte rendu de l'enquête Information et vie quotidienne (IVQ) conduite en 2011 par l'Insee : « Le niveau de compétence des adultes est fortement lié au pays et à la langue de scolarisation. Si ce lien se retrouve en compréhension orale et en calcul, c'est surtout à l'écrit qu'il est manifeste : 61 % des personnes qui ont été scolarisées hors de France, dans une autre langue que le français, ont des difficultés face à l'écrit contre 31 % des personnes scolarisées hors de France mais pour lesquelles le français est la langue maternelle ou la langue d'apprentissage de la lecture.

Par définition, le terme « illettrisme » ne s'applique qu'aux personnes ayant été scolarisées en France. Parmi celles-ci, 5 % éprouvent des difficultés légères, 3 % des difficultés assez fortes et 4 % de graves difficultés dans au moins un des trois domaines fondamentaux de l'écrit.

France 2. 16/12/2014, 22h 40.