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TÉLÉVISION

Disparition de Marcel Bluwal, réalisateur engagé

24 octobre 2021 | Mise à jour le 25 octobre 2021
Par et | Photo(s) : DANIEL VELEZ / AFP
Disparition de Marcel Bluwal, réalisateur engagé

Le réalisateur Marcel Bluwal s'adresse au public après avoir obtenu le Fipa d'argent, catégorie série et feuilletons, pour "A droite toute" au 21e Festival international des programmes audiovisuels (FIPA) le 26 janvier 2008 à Biarritz.

Hommage syndical La CGT spectacle rend hommage à son œuvre et à son engagement. Actif dès le Front populaire, contraint de se cacher pour échapper à la politique antisémite de Vichy et des nazis, puis grand réalisateur de TV de fictions et d'émissions sur la réalité vécue des milieux populaires. Il a combattu l'extrême droite sans relâche. Il était représentant du syndicat français des réalisateurs SFR-CGT. Toutes nos condoléances à ses proches. Projetons à nouveau ses films : Molière, Vidocq, Rosa Luxembourg, À droite toute !…
Marcel Bluwal, décédé samedi, était l'un des derniers réalisateurs mythiques de l'âge d'or de la télévision, ainsi qu'un passionné de théâtre. Il fut aussi représentant du syndicat français des réalisateurs SFR-CGT.

Était-ce un signe ? Marcel Bluwal a vu le jour la même année que la télévision dont la première expérience eut lieu à Londres en 1925. Après avoir suivi l'enseignement de l'École technique de la photo et du cinéma de la rue de Vaugirard, il entre en 1949 à la télévision après avoir fait ses armes comme caméraman au Service cinématographique de l'armée de 1945 à 1948. À la télévision, nous rappelle le Maitron (dictionnaire du mouvement social et ouvrier) « il fut une des fondateurs du syndicalisme CGT dans cette branche ».

Il assignait à la télévision une mission culturelle

Son nom est attaché à plusieurs des grands succès de l'âge d'or de la télévision, aux côtés de Stellio Lorenzi pour « Jacquou le croquant », Jean Prat, Claude Santelli… Réalisateur progressiste, engagé, Marcel Bluwal assignait à la télévision une mission culturelle. Son « Dom Juan » de Molière, tourné en 1965 avec Michel Piccoli et Claude Brasseur,  a marqué l'histoire de la télévision. On lui doit des dizaines d'adaptations et des réalisations aussi marquantes que le « Barbier de Séville », « Le mariage de Figaro », « Le jeu de l'amour et du hasard », « Les frères Karamazov », « Mesure pour mesure ». Il est aussi le réalisateur de célèbre série « Vidocq », avec Bernard Noël puis Claude Brasseur et Danièle Lebrun (qui deviendra sa femme).

Syndicaliste et homme de gauche

Dans les années 50, première véritable décennie de la télévision française, Marcel Bluwal propose, parallèlement aux dramatiques, la série « Si c'était vous » (1957), saluée par la critique, composée d'œuvres de fiction fondées sur des sujets sociaux, tels que les problèmes de logement d'un jeune couple, la fugue d'un adolescent…

Dans les années 80 et 90, il réalise notamment « Mozart », une série de 9 heures sur la vie du compositeur, « Thérèse Humbert » avec Simone Signoret, « Les Ritals » adapté du livre de Cavanna… Puis il délaisse le petit écran, pestant contre une télévision devenue « un bête robinet à images ».

Après dix ans de désamour, il réalise en 2008 pour France 3 « À droite toute ! », un film de fiction sur l'extrême droite en France pendant le Front populaire. Au théâtre, il a signé plusieurs mises en scène remarquées, dont notamment « Le Misanthrope » (1968), « Dom Juan revient de guerre » (1975), « Les fausses confidences » (1982). Il a remporté en 2007 le Molière de la meilleure adaptation pour « À la porte » de Vincent Delecroix, avec Michel Aumont.

Dans les années 80, il a réalisé plusieurs mises en scène d'opéra en Allemagne (« Cosi fan tutte », « La Flûte enchantée »…). Il fut professeur au Conservatoire national d'art dramatique à partir de 1974. En 2013, il réalisa encore un téléfilm sur les maisons de retraite : Les Vieux Calibres (90 min).

L'hommage de la CGT Spectacle Le réalisateur Marcel Bluwal est décédé à 96 ans : la @cgt_spectacle rend hommage à son œuvre et à son engagement. Marcel fut fasciné par le Front populaire et l'ouverture permise sur la culture, déjà encouragée par sa famille. Celle-ci, d'origine juive polonaise, fut contrainte de se cacher pour échapper à la politique antisémite de Vichy et des nazis, notamment à la rafle du Vél' d'Hiv.

À la Libération, il suit les cours de l'école de Vaugirard (devenue école nationale supérieure Louis Lumière), l'école de beaucoup d'opérateurs. Il devient un des grands réalisateurs de télévision : auteur de fictions remarquées, notamment un mémorable Dom Juan avec Michel Piccoli (égalent syndiqué CGT) dans le rôle-titre, et d'émissions sur la réalité vécue des milieux populaires. Il partageait une vision de ce que devait être le service public de ce qu'on ne nommait pas encore l'audiovisuel, d'une haute exigence. Il a combattu l'extrême droite sans relâche, contre la montée de laquelle il sortira de sa retraite pour réaliser À droite toute ! en 2009.

Marvel Bluwal a contribué à créer le syndicat français des réalisateurs de télévision SFRT-Cgt, devenu SFR-CGT, dont il a longtemps été un des représentants. La CGT spectacle et le SFR-CGT adressent toutes leurs condoléances à ses proches. Projetons à nouveau ses films : Dom Juan, Molière, Vidocq, Rosa Luxembourg, À droite toute ! L'histoire autant que l'actualité le nécessitent…