À venir
Votre identifiant correspond à l'email que vous avez renseigné lors de l'abonnement. Vous avez besoin d'aide ? Contactez-nous au 01.49.88.68.50 ou par email en cliquant ici.
HAUT
ÉNERGIE

Centrale de Gardanne, l'espoir renaît

3 juillet 2023 | Mise à jour le 4 juillet 2023
Par | Photo(s) : Houda Benallal
Centrale de Gardanne, l'espoir renaît

A la centrale thermique de Gardanne-Meyreuil (Bouches du Rhône), l’heure est à la phase d’étude du projet de reconversion pour pérenniser une production menacée, par la décision de fermeture des centrales fonctionnant au charbon. Conçu par les salariés, regroupés en association des travailleurs de la centrale de Gardanne (ATCG), et appuyé par la CGT, ce projet de gazéification par méthane et hydrogène résulte d’un long combat syndical. Et insuffle une dynamique résiliente du côté des salariés, déterminés à développer une activité durable et à éviter la suppression de mille emplois directs et indirects.

Le 20 avril dernier, tout juste élue à la tête de la confédération nationale, Sophie Binet avait d’ailleurs, mesuré l’urgence et l’ampleur de ce dossier, en allant rencontrer et soutenir sur place les ingénieurs, électriciens et gaziers (IEG) du bassin minier. Le qualifiant d’exemplaire, la secrétaire générale de la CGT avait, aussitôt, assuré son soutien aux IEG et fixé une date limite, le 15 mai 2023, pour obtenir des réponses claires de la part de la première ministre à qui elle avait adressé un courrier. Parmi ses demandes : la réembauche et la formation des salariés, la fixation d’un nouveau prix de fourniture du méthane visant une indépendance énergétique en France et le maintien de la production biomasse en clarifiant l’aspect environnemental.

Une rencontre déterminante avec la ministre

Le 3 mai 2023, les salariés et représentants CGT étaient reçus par Agnès Pannier-Runacher ministre de la transition écologique pour évoquer l’avenir des salariés et le devenir du site. Une rencontre porteuse durant laquelle le projet a pu être exposé et les salariés, enfin, écoutés. « On a eu deux heures de réunion, on a rappelé qu’on est en phase d’étude jusqu’à fin 2023. On a pu avoir un prolongement du congé d’accompagnement spécifique jusqu’à fin 2025 au lieu du mois d’août 2023, initial. Ainsi, les salariés pourront recevoir 65% de leur salaire le temps que la phase d’étude laisse place à la construction des unités nécessaires pour le captage, la gazéification, le tri et la valorisation du bois. Du moins, on l’espère », évoque Jean-Michel Roccasalva, secrétaire général CGT du site gardannais en précisant : « l’appui de Sophie Binet a été essentiel pour débloquer la situation ».

Notre réussite c’est qu’on n’a jamais abandonné. Finalement, ce sont les défaites qui nous construisent

En outre, le 17 mai 2023, Agnès Pannier-Runacher envoyait un courrier assurant l’engagement de l’Etat, aux syndicalistes CGT impliqués : « ce projet sera étroitement accompagné en vue d’être présenté dans les meilleures conditions possibles au futur appel à projets financé par le programme d’investissement 2030, qui sera lancé en septembre 2023 par l’agence de transition écologique,  l’ADEME ». La ministre de la transition écologique rappelle également « son attachement au bon fonctionnement et au couplage au réseau électrique de la centrale biomasse de Provence », invitant parallèlement, l’exploitant du site gardannais à se conformer aux délais de demande d’autorisation environnementale pour présenter la meilleure étude d’impact. Créé pour maintenir en la déployant, l’activité énergétique, le projet biogaz Gardanne proposé par l’ATCG a tout pour aboutir, selon J-M Roccasalva, confiant et réaliste : « En terme de développement il n’y a aucun frein car ce projet rentable, est une opportunité économique. Il émane de notre collectif et confirme que les combats sont porteurs. Il permet de sauver 1000 emplois directs et indirects, de réinvestir nos compétences, de nous former et de sortir par le haut. Il permet de valoriser 99% des déchets de bois B avec seulement 1% de rejets dans l’atmosphère et en produisant l’équivalent de la consommation de 50 logements neufs (25,4 Mw). Il permet à Gazel énergie d’être constructeur, propriétaire et actionnaire». Et de conclure : « Si on regarde d’où on est parti et où on en est aujourd’hui, c’est fou ! Notre réussite c’est qu’on n’a jamais abandonné, on a cherché, travaillé et on a fait converger nos idées et nos compétences pour rebondir…. Finalement, ce sont les défaites qui nous construisent». Le 6 juillet,  une nouvelle réunion avec les institutionnels portera sur l’aspect local et les futures constructions sur le site gardannais qui s’étend sur 88 hectares et dont il faut vérifier la part des surfaces inondables.