Les Goodyear en procès
Depuis, l'usine a fermé. L'ensemble des salariés a été licencié. Des vies entières ont été sacrifiées sur l'autel de la délocalisation de l'économie. Pourtant, aujourd'hui, ce sont les victimes les plus emblématiques qui se retrouvent devant les juges. Sur les huit personnes poursuivies, sept sont des camarades de la CGT, dont Mickaël Wamen, ancien délégué syndical de l'entreprise.
Depuis plus d'un demi-siècle, la peine ferme, cette épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête des syndicalistes, n'avait pas été réclamée par la justice. C'est une première. Pas de celle dont on peut s'enorgueillir. Sa portée politique est évidente. Malgré le retrait de la plainte des deux cadres de l'usine, le parquet a choisi de poursuivre les anciens salariés du groupe. Et derrière le parquet, c'est le ministre de la Justice, donc le gouvernement.
Leur avocat, Me Fiodor Rilov, se dit « farouchement déterminé à obtenir la relaxe pour ces hommes injustement condamnés ». Soutien, organisation d'une nuit « relaxe debout » le 19 octobre devant le tribunal… Tout est prévu pour faire de cette affaire Goodyear un moment fort de la lutte contre les discriminations syndicales.
La confédération appelle toutes ses organisations à une mobilisation la plus large possible devant le tribunal d'Amiens le 19 octobre et apporte son soutien aux huit de Goodyear, mais aussi à tous des militants concernés par ces procédures judiciaires.