De l’éloge des luttes
À l'offensive, le 51e congrès a adopté un appel fort à amplifier la mobilisation par la grève interprofessionnelle et les manifestations pour le retrait du projet de loi El Khomri. Le Code du travail est le parfait exemple qui démontre que
les conquis sociaux sont le fruit des luttes. Il est issu de deux siècles de combats menés par les salariés pour l'amélioration de la condition ouvrière.
Les délégués ont décidé avec détermination de poursuivre et d'accélérer la dynamique engagée depuis près de deux mois. Les premiers reculs du gouvernement et des parlementaires ne sont pas dus aux amendements au projet portés par un syndicalisme d'accompagnement, mais ont été imposés par les puissantes mobilisations syndicales et des jeunes, avec les temps forts des 9 et 31 mars.
Certes, la philosophie du texte demeure – primauté de l'accord d'entreprise sur la loi et la convention collective, référendum chantage à l'emploi, élargissement du licenciement économique, etc. – ce qui le rend ni amendable ni négociable, mais la lutte marque des points : 304 amendements ont été retenus par la commission des affaires sociales de l'Assemblée, rétablissant les temps de repos, les congés spéciaux, un supplétif à défaut d'accord à hauteur de l'actuelle législation. La surtaxation des contrats courts est aussi à l'ordre du jour.
Alors, dans les assemblées générales, dans les entreprises comme dans les administrations, convainquons les salariés et les personnels de faire encore un petit effort. Semons, en ce joli mois de mai, les luttes pour faire lever et récolter des droits nouveaux et du progrès social.
Fabrice Angéi, secrétaire de la CGT
Paru dans Ensemble N°88 / mai 2016