L’état d’urgence économique et social : intox ?
Annoncé par le président Hollande à l'occasion de la présentation de ses vœux aux Français, l'état d'urgence économique et social semble mieux correspondre à un état d'urgence pour assurer sa réélection en 2017 que pour répondre aux préoccupations des citoyens. Les mesures pour juguler le chômage sont un échec total.
Qu'il s'agisse du pacte de responsabilité financé par des économies sur les dépenses publiques, du CICE ou de la loi Macron, la courbe du chômage ne cesse de monter comme celle des versements de dividendes : les plus riches continuent à s'enrichir.
Dans un contexte où les conditions de travail ne cessent de se dégrader, où la réponse aux besoins fondamentaux (éducation, santé, logement, recherche…) se réduit comme peau de chagrin, suite, entre autres, à la casse des services publics. Comment peut-on se résoudre à l'absence de création d'emplois stables et durables ? Plus que jamais, les revendications portées par la CGT, ses syndiqués, ses mandatés doivent être connues et popularisées. Les dernières annonces faites par Valls et Hollande appellent à l'urgence de la construction d'un rapport de force plus favorable au monde du travail.
La consultation nationale des salariés, dans le cadre de la préparation du 51e congrès, est un réel support pour aller dans ce sens. Les gouvernements se suivent, l'alternance politique aussi, mais les solutions proposées sont toujours les mêmes. Alors embauchons, augmentons les salaires, les pensions de retraite, imaginons des jours heureux et réformons ainsi en nous posant la question du choix de société que nous voulons.
Hamid Chebout, membre de la direction confédérale
Paru dans Ensemble N°85/février 2016