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LIVRE

Oublier Naples ?

27 janvier 2017 | Mise à jour le 27 janvier 2017
Par
Troisième volet de la saga napolitaine signée par la mystérieuse Elena Ferrante. Celle qui fuit et celle qui reste voit les amies Lila et Lenù, trentenaires, continuer leur route, séparées mais indissociables, dans l'Italie des années 1960.

Découvertes enfants des rues misérables du Naples après-guerre avec L'amie prodigieuse, retrouvées jeunes femmes dans Le nouveau nom, on suit avec la même curiosité la déroutante Lila Cerullo et la plus sage Elena Greco (Lenù) au cœur d'une décennie mouvementée dans Celle qui fuit et celle qui reste.

Si leurs chemins ont divergé, leur amitié est indéfectible, même si elle se double de la colère, de la violence et de la frustration héritées de leur enfance napolitaine.

Ecrivaine et diplômée, Lenù a épousé un jeune universitaire et eu deux filles sans l'avoir vraiment choisi. Elle vit désormais à Florence, ayant ainsi réalisé la fuite de Naples qui fut l'un des moteurs de ses actes.

D'abord ouvrière avant de se révéler petit génie de l'informatique naissante, Lila, l'enfant laissée en friche, elle aussi mère par hasard, montre quelques troubles psychiques qui n'arrêteront pas son inoxydable volonté. Partie de Naples pour échapper à l'emprise de sa famille et de l'omniprésente mafia de la famille Solara, qui régit l'ancien quartier des deux protagonistes, Lila semble à la fois découvrir des choses sur elle-même et ne pouvoir vraiment se couper de l'univers de son enfance.

Avec ce troisième volet d'une saga qui comptera un quatrième tome, L'enfant perdue, à paraître en France à l'automne, Elena Ferrante – nom de plume d'une inconnue qui souhaite le rester – continue avec brio l'époustouflante épopée littéraire de cette série romanesque qui s'est vendue à plus de 2,5 millions d’exemplaires et a été traduite dans 42 pays.

Son écriture vive, ses personnages qui ne sont jamais « d'un bloc » mais oscillent perpétuellement entre les extrêmes et les ambiguïtés de la nature humaine, ses dialogues très réalistes font de ses romans de véritables petits films où l'on voit se contorsionner l'Italie en proie à une agitation sociale, politique, sans précédent.

Lila et Lenù, deux faces d'un même combat pour l'émancipation, continuent à captiver le lecteur grâce au style enlevé et précis qui sculpte cette « condition humaine napolitaine ».