Simon Delétang, planches de salut
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Les observations de Michel Pinçon et de Monique Pinçon-Charlot ont le mérite d’être limpides : « Mobilisés à tous les instants et sur tous les fronts, les plus riches agissent en tenue de camouflage, costume-cravate et bonnes manières sur le devant de la scène, exploitation sans vergogne des plus modestes comme règle d’or dans les coulisses ». Ce qu’est bien, c’est qu’au théâtre, les agissements des nantis se déploient sous les projecteurs, côté cour comme côté jardin. La compagnie Vaguement compétitifs propose la première adaptation au plateau des travaux des sociologues et en particulier de leur livre La violence des riches (Éd. Zones/La Découverte, 2013) et explique : « il s’agit de dévoiler la violence sociale qui se traduit par la pauvreté des uns et la richesse des autres, via un théâtre à la fois populaire, critique, armé d’humour et de perspectives positives à concrétiser ensemble ».
Stéphane Gornikowski, originaire du bassin minier du Pas-de-Calais et donc bien rencardé sur la saignée, a ressenti l’urgence de faire entendre les propos des Pinçon-Charlot. Faut dire qu’ils tapent juste : « La crise est celle de vies brisées, amputées de tout projet d’avenir, dans cette immense casse sociale à laquelle les dirigeants politiques de la droite et de la gauche libérale se sont associés. » Il a conçu le spectacle en puisant dans le total soutien et les travaux des sociologues et en y mêlant des articles universitaires et d’actualité mais aussi des extraits de rapports parlementaires de la dernière mandature. Guillaume Bailliart, qui signe la mise en scène, prévient : « À la fin du spectacle, nous inventerons l’inconnu, nous oserons remettre l’histoire en route : nous fabriquerons une utopie ».
« Avez-vous au moins une personne à plein temps pour vos besoins domestiques ? Êtes-vous dans le Bottin mondain ? Êtes-vous assujetti à l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) ? »… Si la compagnie théâtrale est « vaguement compétitive », elle ne manque pas de génie, en proposant un test du feu de dieu. Vous saurez si vous êtes un grand bourgeois ou pas. Suffit d’être honnête dans vos réponses aux 20 questions posées. Mais la sélection est rude, même si une rue porte votre nom de famille, pas sûr du tout que vous atteigniez la moyenne. Quoiqu’il en soit, courrons à la Maison des Métallos et ailleurs, prendre des forces pour combattre « La violence des riches » dans un p’tit bain d’utopie acidulé.
La violence des riches, mise en scène par Guillaume Bailliart. Du 14 au 18 mars à la Maison des Métallos.
Le test et les dates de la tournée (jusqu’au 7 avril), c’est là : vaguementcompetitifs.org
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