Les Bibs de France et de Navarre devant le siège de Michelin
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C'est en octobre 2016 qu'Éric Trappier, PDG de Dassault-Aviation, a annoncé la couleur : 350 des quelque 940 emplois du site Dassault Argenteuil vont être supprimés. Les salariés concernés sont invités à se relocaliser sur les différents sites de Dassault, notamment celui de Seclin (59), Biarritz (64), Mérignac ou Martignas (33). On parle aussi d'un possible transfert de 1000 postes du siège de Saint-Cloud (92) vers Mérignac.
L'idée est de spécialiser les sites alors que, jusqu'à présent, celui d'Argenteuil voyait coexister une palette d'activités très diverses pour les avions Falcon et Rafale ; des essais matériaux à la production de pièces primaires, du développement à l'usinage, avec l'ajustage, la chaudronnerie, etc. « Ici nous avons une cinquantaine de métiers, et c'est un atout qui fait toute la richesse de notre site », explique Antony De Castro, hydraulicien sur Rafale et secrétaire du syndicat CGT de Dassault Argenteuil.
Au-delà du fait qu'il n'y ait pratiquement aucun volontaire pour changer de région, le plus inquiétant est l'absence de cohérence industrielle dans les choix opérés. Des tronçons de Rafale précédemment produits à Argenteuil seraient par exemple fabriqués sur Biarritz avant d'être retournés sur Argenteuil pour l'assemblage. « Cela nous donne tout simplement à penser qu'ils vont nous fermer », affirme Antony.
Plus globalement, un mouvement d'ensemble se dessine qui vise à supprimer toute activité aéronautique de l'ouest parisien (fermeture du site historique de Thalès à Meudon, du centre de R&D Airbus à Suresnes). Il faut dire que le prix du mètre carré n'est pas négligeable en ces lieux, et qu'il aiguise aussi probablement certains appétits. « Nous avons affaire à une volonté de désindustrialiser avec des réductions d'effectifs pour dégager plus de profits » explique Antony.
Mais l'État n'est pas pour rien dans cette stratégie. Vingt millions d'euros d'argent public ont été accordés à Dassault au titre du CICE, auxquels il faut ajouter toute la palette de « prêts de développement » du plan « Usine du futur » que finance la Banque publique d'investissement ; prêts verts, prêts robotiques, prêts pour l'industrialisation, prêts numériques. La CGT Dassault estime que l'ensemble de ces dispositifs a constitué un effet d'aubaine pour le patronat qui les a utilisés non pas pour investir dans l'avenir mais pour restructurer toute l'aéronautique sur deux pôles : le civil en Midi-Pyrénées et le militaire en Aquitaine. Et ceci n'est peut-être qu'un prélude à d'autres délocalisations plus importantes encore, la direction ne cachant pas son intention de vouloir fabriquer en Inde du civil et du militaire…
Le 17 mars dernier, quelque 250 salariés se sont rassemblés devant l'usine Dassault d'Argenteuil pour protester contre le dépeçage programmé de leur outil de travail. La CGT y a présenté son plan B. En effet, le risque de perte de compétences et de maîtrise technologique est réel : « Le savoir accumulé depuis des décennies n'est plus transmis, et ils ont enlevé 140 millions d'autofinancement pour la R&D en 2016 », dénonce Emmanuel Dumoulin, élu CGT qui travaille sur la recherche dans la production chez Dassault. Comme première mesure pour y remédier la CGT propose la création d'un campus Dassault-Aviation qui permettra de pérenniser les connaissances et développer les innovations avec des échanges universitaires. Le syndicat propose également d'en finir avec le manque d'investissement et de construire une usine neuve à Saint-Ouen-l'Aumône (95).
En termes de projets, la CGT n'est pas non plus avare en idées et propositions : valorisation des avions en fin de vie, développement d'un avion civil 100% électrique, coopération avec l'Inde pour un nouvel avion d'entraînement, diversification vers l'espace, les énergies renouvelables éolienne et maritime.
Au-delà des projets de développement industriel, la CGT Dassault préconise aussi d'autres méthodes de production ; en finir avec le lean manufacturing, rapprocher la recherche de la production sur les sites, réduire le temps de travail, réserver 10% du temps à la formation, réduire les inégalités salariales… Alors que toute l'aéronautique est littéralement submergée de commandes, il y a urgence à embaucher et à former, urgence à agir pour garantir et non brader l'avenir industriel du pays. C'est le sens de la contribution que les salariés de Dassaut entendent porter pour le printemps CGT de l'industrie et des services publics.
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