Le Festival d’Alba-la-Romaine fait son cirque
Pour sa 13ème édition, le Festival d’Alba fait son retour après une absence en 2020 et une édition 2021 soumise aux restrictions sanitaires, du mardi 12 au dimanche 17... Lire la suite
C'est reparti pour un tour de piste, les Romanès ont remonté leur chapiteau dans le 16e arrondissement de Paris. On savait qu'ils ne manquaient pas d'humour, le titre de leur dernier spectacle – Si tu ne m'aimes plus, je me jetterai par la fenêtre de la caravane – le prouve une fois encore. Mais si le chef de tribu, Alexandre Romanès, nous fait rire en dompteur de corniaud récalcitrant, ce n'est pas l'humour qui se dégage des numéros des artistes, mais la grâce. Celle des danseuses (leurs jupes multicolores ondulant à souhait font pâlir de jalousie) qui se deviennent trapéziste voltigeant à tout va, jongleuse ou équilibriste. De véritables fées qui enchantent la piste, capables de couper le souffle aux spectateurs comme lorsque l'une d'elles chausse des hauts talons pour marcher sur un fil. Quelques farfadets ne sont pas en reste comme celui qui tournoie diablement dans un cerceau géant. Le tout au rythme entraînant d'un orchestre tzigane plein d'énergie, accompagnant la voix rauque de Délia Romanes. Un spectacle qui se joue jusqu'au 5 juin, à ne pas manquer.
D'autres festivités sont prévues d'ici là, dans le cadre du Centre artistique tzigane, Tchiriclif (« l'oiseau »), mis sur pied par Délia et Alexandre Romanès, afin de promouvoir la culture tzigane et gitane, en invitant des artistes européens. Ainsi, les 12 et 13 mai, outre Julia la Gitane disant la bonne aventure dès midi et la performance de DJ’itane, mêlant musiques traditionnelles et rythmes électros, la troupe Kesaj Tchavé, composée de trente artistes venus de Slovaquie, donnera à voir son spectacle, le soir. Quant au 19 mai, la soirée sera dédiée au flamenco. Du beau monde à découvrir donc, n'en déplaise à certains riverains, allergiques aux saltimbanques, qui vandalisent régulièrement le campement.
À l'automne, en même temps qu'Alexandre Romanès recevait la Légion d'honneur par la ministre de la Culture, Audrey Azoulay, son cirque risquait d'être expulsé du square Parodi. « Il parait que nous abîmons le paysage et que nous avons mangé tous les chats du quartier », écrivait le couronné, avant de lâcher : « On s'est régalé… ». Le poète a toujours le sens de la répartie quand on lui demande si les ennuis continuent : « pour l'instant, ils nous laissent tranquilles, ils doivent être à Megève ou en train de préparer leurs parachutes dorés ».