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Portrait à l'état brut d'un pré-adolescent de la mafia rom du Sud de l'Italie d'aujourd'hui, A Ciambra, deuxième film du cinéaste italien, Jonas Carpignano, émeut par sa sincérité et sa poésie. Et résonne avec les enjeux brûlants des migrations en Europe et autour de la Méditerranée.
De nos jours, A Ciambra, un ghetto insalubre de Gioia Tauro (en Calabre, au sud de l'Italie) où sont parqués les gitans. Il fume, il boit, il vole comme les grands. Du haut de ses 14 ans, Pio est prêt à tout pour devenir un homme. Alors, quand son grand frère et son père sont arrêtés, il relève le défi de prendre en charge sa famille. Naissance d'un voyou.
Comme il l'avait fait dans Mediterranea (Positif n°653-655), Jonas Carpignano prolonge son immersion dans le prolétariat des bords de la Méditerranée en continuant à suivre Ayiva, personnage d'immigré burkinabé qui établit un lien direct entre ces deux films délibérément enracinés dans des environnements du tiers et du quart-monde.
Le scénario de A Ciambra permet le portrait de deux communautés : les Roms et les Africains. Le racisme de l'une envers l'autre, tout comme la possibilité d'une solidarité entre elles, sont également au cœur d'un récit ancré dans de forts éléments de réalité. Les acteurs non-professionnels jouent pratiquement leur propre rôle ; le traitement brut et vif de la caméra à l'épaule transmet un fort sentiment de réalisme et de sincérité. Ce qui touche, c'est l'absence de bons sentiments, l'absence de plaidoyer en faveur de ces populations.
Malgré l'attachement évident que suscite ce jeune personnage, il n'est pas présenté comme une victime mais plutôt comme un pré-ado en plein parcours initiatique, en quête absolue d'intégration et d'identité comme tout autre et qui connaîtra le goût amer de la trahison… Car tout de même, à l'heure de la mondialisation, les pauvres, bien que tentés par l'entraide, se bouffent entre eux. « Qui ne voudrait, par exemple, être honnête ? Les circonstances ne s'y prêtent pas », disait Bertolt Brecht dans L'Opéra de quat'sous. Au-delà de cette peinture sociale, sans concession, d'escrocs sans états d'âme, l'évocation poétique des traditions ancestrales du nomadisme tsigane de certaines séquences confère à ce récit une envergure historique.
A Ciambraréalisé par Jonas Carpignano, 1 h 58. Sortie : le 20 septembre.
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