Hotte bancale

19 décembre 2017 | Mise à jour le 19 décembre 2017

Par Isabelle Avran | Rédactrice en chef adjointe de la NVO

Si le ministère écarte ce second scénario, il entend cependant intégrer ces propositions à sa réflexion et en attendant refuse un « coup de pouce » au salaire minimum au 1^er janvier. L'exécutif aura dès le printemps commencé à remplir la hotte : dislocation du droit du travail sur ordonnances, suppression de l'impôt sur la fortune, pérennisation des exonérations de cotisations fiscales et sociales accordées au patronat, réduction drastique des budgets publics, élargissement de la CSG, atteinte aux droits des retraités, révision du financement de la Sécurité sociale, réforme des retraites…

Et il entend poursuivre au pas de charge dès 2018, qu'il s'agisse de l'assurance chômage, de la formation professionnelle en dédouanant les entreprises de leurs responsabilités, ou de la Sécurité sociale réduite à une assistance peau de chagrin pour les plus pauvres, avec une incitation au système assurantiel (sans garantie) pour les autres… Quant aux droits des femmes dont Emmanuel Macron se prétend le héraut, il se contente d'annonces non financées, et fait silence sur les violences au travail. Cinquante ans après mai 68, le président de la République envisage pourtant l'hypothèse de commémorations. En jeu : mettre en avant le principe du changement et de la réforme comme symboles de la nécessaire modernisation du pays ; mais à condition d'en oublier les contenus.

Il lui sera cependant difficile de masquer que le grand mouvement de grève du printemps a permis des conquêtes sociales sans précédent et non les régressions aujourd'hui annoncées. Alors à toutes, à tous, bonne année 2018…