Chantiers de l’Atlantique : la direction la joue à l'intox
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Les arrêts de travail pour « affections psychiques » augmentent alors que ceux pour raisons « classiques » baissent. C’est ce qu’il ressort d’un rapport de l’Assurance maladie publié le 16 janvier. En 2016, 10 000 cas de troubles psychiques reconnus comme accidents du travail ont été comptabilisés en France. Des troubles liés à l’anxiété – insomnie chronique, stress en excès, dépressions, burn out – qui génèrent des symptômes assez handicapants pour déclencher un arrêt de travail.
Entre 2011 et 2015, la progression était de 10% par an puis de 5% en 2015. Selon les derniers chiffres de l’Assurance maladie, la courbe ralentit mais continue de monter en 2016 : + 1 %. Ces données, qui reflètent les affections psychiques déclarées comme accidents du travail, sont inquiétantes. Mais elles deviennent carrément alarmantes quand on apprend que, pour ces mêmes affections reconnues comme maladies professionnelles, les chiffres sont sept fois supérieurs à ceux relevés cinq ans auparavant. « Je ne suis malheureusement pas surpris, et ça confirme ce que nous pointons depuis plusieurs années, note Sylvain Marsaud, conseiller confédéral CGT au handicap. L’intensification du travail, les nouvelles formes de management de toute nature qui traquent les temps de pause, la déshumanisation du travail à laquelle nous assistons entraînent tous ces troubles psychiques, d’autant que la pénibilité et les conditions de travail ne sont plus traitées. »
Autre donnée : les femmes sont les plus concernées car en première ligne. En première ligne parce qu’elles sont majoritaires dans des secteurs très exposés, (agressions, menaces, etc.). Des métiers aux conditions de travail très dégradées, comme dans le secteur médico-social qui n'emploie que 10% des salariés mais concentre 20% des affections psychiques donnant lieu à un arrêt de travail. Viennent ensuite le transport de personnes et le commerce de détail. Ces trois secteurs concentrent la moitié des affections psychiques touchant les salariés. Enfin, c’est la durée de ces arrêts maladie qui inquiète également : avec 112 jours contre 65, ils sont presque deux fois plus longs que les autres arrêts… « Ce n’est pas un hasard si les femmes sont les plus touchées, confirme le syndicaliste. Elles font très souvent la double journée “boulot et maison” et sont majoritaires dans des secteurs sous tension aux risques relationnels et organisationnels importants. Ce qui les mène tout droit à l’épuisement. »
Bilan : l’augmentation de ces maladies psychiques ralentit, selon la Dares, qui notait, en décembre dernier, le recul des comportements hostiles au travail mais aussi la continue surexposition des femmes et des précaires. « Notre bataille continue pour faire reconnaître ces risques psycho-sociaux, conclut Sylvain Marsaud. En attendant, espérons que ces chiffres éveilleront la conscience de tous les médecins du travail. »
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